Dragon Ball

Igor de Maack, Vitalépargne

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L’année du Dragon que les Chinois ont célébrée est synonyme de chance et de puissance, le dragon ayant été par le passé le symbole d’empereurs mythiques (Yan Di et Huangdi) ancêtres de l’ethnie Han qui domine la Chine aujourd’hui.
L’INSTANT MARCHÉ FINANCIER

Malgré une croissance molle en zone euro (celle de la France ayant été revue en baisse par le gouvernement à 1% vs 1,4%), les investisseurs veulent croire à la robustesse des profits (la micro-économie) contre l’atonie de la macro-économie. Il est vrai que le cycle des inventaires (stocks) nous donne plutôt des indications de fin de la période de déstockage post-Covid et donc d’une reprise de la production pour restocker. Ainsi, aux États-Unis, le ratio stocks / chiffre d’affaires s’établit à 1,37 soit légèrement en dessous de la période 2015-2019 (1,4) après avoir bondi à 1,7 en 2020.

La salve de publications de résultats annuels (LVMH, Nvidia, Air Liquide…) a permis de rassurer les épargnants qui se tournent de plus en plus vers la gestion passive (ETF) qui a désormais dépassé la gestion active en actifs sous gestion au niveau mondial. Ces derniers sont toujours persuadés de la poursuite de la tendance désinflationniste et d’une future baisse des taux courts enclenchée par les banques centrales. Les nombreux conflits militaires (Ukraine, Gaza, Yémen) continuent de perturber la chaîne logistique mondiale. Il est difficilement compréhensible que la bourse puisse performer dans ce contexte alors que l’économie, elle, tourne à un régime plus faible.

L’investissement actions s’avère une projection anticipatrice. Ainsi, si on prend le secteur des semi-conducteurs en 2023, il s’agit de la pire année au niveau opérationnel depuis vingt ans (-13,1% sur les ventes globales) mais une des meilleures performances boursières (+88% sur les douze derniers mois). En 2024, la progression boursière arrive plus vite et plus fort que prévu. Les indices actions auront du mal à enchaîner la performance des récentes semaines. Une temporisation s’avérera nécessaire.

Dans le manga d’Akira Toriyama, Dragon Ball raconte le parcours de Son Goku qui cherche à réunir sept Dragon Balls. Il s’agit de boules de cristal magiques qui permettent, si elles sont réunies, de faire apparaître le dragon Shenron capable d’exaucer le souhait que quiconque prononce face à lui grâce à une formule. C’est sûrement le souhait que les investisseurs forgeront pour 2024: des marchés actions en pleine forme à l’instar de ces deux premiers mois. 

Météo des marchés

La valeur du mois: STELLANTIS

Le constructeur automobile a encore une fois dépassé les attentes du consensus (marge opérationnelle de 12,8% contre 11,5% attendue). La société dispose d’une trésorerie nette de 29,5 Md€ à fin 2023 conjuguée à une génération de Free Cash Flow (FCF) désormais récurrente de >12 Md€/an, soit >6% du chiffre d’affaires.

Cela lui permet d’offrir une politique de retour à l’actionnaire généreuse combinant dividendes et rachats d’actions, représentant un rendement total encore >11% en 2024. Face à cela et malgré la très bonne performance boursière du titre, la valorisation reste très attractive avec un P/E inférieur à 4x et une FCF Yield d’environ 20% par an.

Le mot de la fin

New York, capitale de la finance mondiale, ne doit son origine anglaise (avant elle se nommait Nieuw Amsterdam) qu’à la noix de muscade.

En effet, c’est à l’occasion du traité de Breda en 1667 que les Hollandais échangèrent avec les Britanniques l’île de Manhattan contre l’île de Run en Indonésie pour garder l’accès aux muscadiers.

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