Diversifier avec des actifs réels: le jeu en deux temps du T2

Seema Shah, Principal Asset Management

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Lors de la récente crise du secteur bancaire, les infrastructures cotées en bourse ont affiché de solides performances, conformément à leur caractère défensif.

Dans les bons comme les mauvais moments, la diversification des portefeuilles est une nécessité constante. À ce titre, nous continuons à adopter une vision constructive des investissements alternatifs, non seulement en raison de leurs avantages en matière de diversification dans l’environnement macroéconomique difficile actuel, mais également en raison de leurs forces fondamentales et de leurs caractéristiques défensives.

Lors de la récente crise du secteur bancaire, laquelle a entraîné des turbulences sur l’ensemble du marché, les infrastructures cotées en bourse ont en effet affiché de solides performances, conformément à leur caractère défensif.

Les investissements dans les infrastructures, en particulier, sont l’une des rares catégories d’actifs susceptibles de surperformer dans le contexte actuel de ralentissement de la croissance et d’inflation élevée. La demande de services essentiels étant moins sensible à l’inflation, les propriétaires de certains actifs d’infrastructure peuvent maintenir et augmenter les prix sans impact significatif sur la demande, offrant ainsi des rendements potentiellement résilients. Historiquement, en période d’inflation élevée, les infrastructures cotées en bourse ont généré des rendements nettement supérieurs à ceux des actions mondiales.

En outre, les investissements dans les infrastructures offrent généralement des flux de trésorerie prévisibles, associés aux actifs à long terme, et des rendements historiquement attractifs. Leur exposition au thème global de la décarbonisation leur confère un avantage sur plusieurs décennies pour les entreprises de services publics et d’infrastructures renouvelables. Ces actifs joueront un rôle de plus en plus important dans la transition vers la neutralité carbone, et la classe d’actifs continuera à bénéficier d’un soutien politique clair de la part des gouvernements, comme l’illustre la Loi sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act) aux États-Unis.

On ne peut toutefois pas en dire autant de tous les actifs réels.

Les FPI (fonds d’investissement immobilier), un secteur traditionnellement défensif et peu volatil, devraient normalement bien se comporter dans l’environnement actuel de faible croissance et de forte volatilité. En outre, en tant que secteur très sensible aux taux, présentant une forte corrélation négative avec les rendements des obligations réelles, les FPI devraient bénéficier de la récente baisse des rendements obligataires.

Cependant, les FPI (en particulier les FPI américains) ont subi une pression intense suite à la récente crise bancaire.

Si le risque financier systémique a été maîtrisé, la fermeture de deux grands prêteurs régionaux a suscité des inquiétudes quant à l’exposition des banques à l’immobilier commercial (Commercial Real Estate, CRE). Les banques américaines sont les principaux détenteurs de la dette CRE, les prêts CRE représentant environ 20% des prêts en circulation dans les banques américaines. Ainsi, toute contrainte sur les bilans bancaires ou tout resserrement des conditions financières se répercute directement sur le marché CRE.

Les banques régionales et de petite taille étant susceptibles de réduire leur appétit pour les prêts, et la raréfaction et le renchérissement de la dette étant susceptibles de peser sur les volumes de transactions, un nouveau recul de l’immobilier commercial, et donc des FPI, est probable dans les mois à venir.

Par conséquent, dans ce contexte macroéconomique difficile qui perdure jusqu’au deuxième trimestre 2023, nous maintenons notre surpondération dans les infrastructures, en raison de leurs caractéristiques de protection contre l’inflation, de la stabilité de leurs flux de trésorerie et de leur exposition à la tendance structurelle à la décarbonisation. Par ailleurs, les FPI restent sous-pondérés en raison des inquiétudes croissantes concernant l’immobilier commercial.

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