Discrimination à l'égard des femmes dans le domaine de la prévoyance

Communiqué, PensExpert

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Une nouvelle étude de l'Université de Saint-Gall, commandée par le prestataire de services PensExpert, analyse la situation des femmes en matière de prévoyance en Suisse et met en évidence des lacunes considérables dans le système de prévoyance.

En Suisse, les rentes de retraites des femmes sont inférieures d'environ un tiers à celles des hommes. Cela peut notamment s'expliquer par des parcours professionnels différents. En Suisse, cependant, il existe également un certain nombre de déficits institutionnels, permettant d’expliquer pourquoi la Suisse présente un «Gender Pension Gap» supérieur à la moyenne en comparaison internationale. Il s'agit, par exemple, du seuil d'entrée et de la déduction de coordination dans la prévoyance professionnelle ou de la prise en compte insuffisante des périodes pour tâches éducatives dans le système de prévoyance. D'un point de vue socio-politique, cela devrait être remis en question de manière critique.

Afin de lancer des discussions politiques sur la réduction du «Gender Pension Gap», PensExpert a chargé l'Université de Saint-Gall (HSG) de réaliser une étude sur la situation des femmes en matière de prévoyance. Les auteurs de l'étude ont élaboré sept propositions de réforme et les ont soumises à discussion dans le cadre d'une enquête représentative de la population (1’197 participants, menée par gfs-Zurich) et d'une enquête auprès d'experts (40 participants). La population et les experts s'accordent clairement sur le fait que

  1. le seuil d'entrée pour la prévoyance professionnelle devrait être supprimé,
  2. l'âge d'entrée pour l'épargne dans le régime de la prévoyance professionnelle devrait être abaissé à 18 ans, et
  3. qu’il existe une possibilité de compléter les lacunes éventuelles du pilier 3a en raison du temps libre consacré aux soins et à l’éducation des enfants.

«Nous interprétons le consensus entre la population et les experts comme un mandat clair aux politiciens pour agir», déclare Martin Eling, professeur d'économie en assurances à la HSG. «Pas dans le sens où tous les aspects doivent être mis en œuvre, mais que la faisabilité politique de ces propositions doit être examinée.» Du point de vue des chercheurs, une réduction du seuil et de l'âge d'entrée est logique et politiquement réalisable. «Nous préconisons également l'ouverture du pilier 3a, la réduction de la déduction de coordination et le relèvement de l'âge de la retraite – trois autres mesures qui peuvent être mises en œuvre sans un changement majeur du système», ajoute M. Eling.

Les résultats de l'étude montrent que les femmes ont tendance à aborder le sujet de la prévoyance plus tard que les hommes et ont moins de connaissances en matière de finances et de prévoyance. Par conséquent, outre les suggestions d'optimisation structurelle, l'étude devrait également être un plaidoyer en faveur d'une plus grande responsabilité personnelle – d'une part pour les femmes elles-mêmes, mais aussi pour les hommes politiques et les institutions de prévoyance afin de remédier activement à ces lacunes. Il convient de le faire de manière appropriée afin que les femmes abordent les questions de prévoyance le plus tôt possible et puissent ainsi mieux poser les jalons d'une retraite adéquate. Une solution de prévoyance adéquate doit également être définie pour les couples en concubinage, qui sont encore insuffisamment représentés dans le système de prévoyance aujourd'hui, estiment les chercheurs.

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