Rénovations des bâtiments: les politiques doivent créer des incitations à la réduction du CO2. Les banques agissent aussi.
Si la Suisse souhaite atteindre ses objectifs climatiques, elle doit réduire substantiellement et au plus vite ses émissions de CO2. Or, les conditions-cadres nécessaires à cet effet sont aujourd’hui insuffisantes. Dans le secteur du bâtiment, qui représente pourtant jusqu’à un tiers des émissions de gaz à effet de serre, il faut doubler sans tarder les taux de rénovation ou, mieux encore, les tripler. Il est donc urgent de créer des incitations correspondantes sans quoi les clientes et les clients ne feront pas le choix de rénover rapidement leur système de chauffage fossile vétuste ou une enveloppe de bâtiment insuffisamment isolée.
Le monde politique exige souvent et volontiers des banques qu’elles octroient des hypothèques favorisant l’amélioration de l’efficacité climatique des immeubles. Les banques le font d’ailleurs déjà. Elles sont ainsi nombreuses à proposer aujourd’hui des produits ou des conseils spécifiques, axés sur les rénovations et les constructions écologiques. Une vraie solution requiert toutefois une participation résolue de tous les acteurs. Le monde politique doit d’abord et avant tout assurer des conditions-cadres optimales. En définitive, ce ne sont pas les banques qui décident ce que leur clientèle doit ou non faire avec son argent. Elles peuvent cependant influencer ce que leur clientèle peut faire avec son argent pour se loger de manière plus respectueuse du climat.
Que faire alors? Les angles d’attaque sont nombreux, et il suffit aux politiques de saisir la balle au bond. Il est par exemple possible de faciliter la tâche aux propriétaires en supprimant les obstacles bureaucratiques aux rénovations et en misant sur plus de numérisation. Par ailleurs, les incitations financières peuvent être mieux repensées encore. Les conditions générales d’octroi d’hypothèques peuvent être réévaluées, de sorte à favoriser les immeubles plus efficaces sur le plan climatique. Ce ne sont là que quelques exemples.
Tous ces domaines, et d’autres encore d’ailleurs, ont besoin de mesures uniformes et concertées. Plusieurs cantons ont pris les choses en main, mais des mesures sont aussi nécessaires et possibles au niveau fédéral. Pour les banques qui accordent les hypothèques et financent les rénovations, d’autres aspects sont aussi importants. Elles ont notamment besoin d’une base de données, afin de pouvoir mesurer la réduction des émissions de CO2 et de classer les bâtiments en fonction de leur profil énergétique. Les banques peuvent en particulier aider leur clientèle à améliorer l’efficacité énergétique de ses bâtiments: l’entretien avec les clientes et clients occupe ici une place centrale. Mais seules des conditions-cadres et des incitations adéquates leur permettront de se décider plus rapidement en faveur de cette efficacité.
Les banques sont prêtes à aborder et expliquer les principaux aspects pertinents lors des entretiens avec leur clientèle, afin que cette dernière puisse prendre une décision informée. Par ailleurs, nous sommes disposés à travailler avec toutes les parties prenantes à l’élaboration de conditions générales optimales, afin d’améliorer en particulier le socle de données disponible, d’augmenter les possibilités numériques et de créer le contexte-cadre qui permettra d’investir le capital là où il contribue à l’atteinte des objectifs climatiques.