Des banques centrales à Lionel Messi: qu’attendre de la blockchain?

Laurent Pellet & Geoffroy de Ridder, Lombard Odier & Cie SA

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Le temps des premiers pas du bitcoin – qui repose sur cette technologie – semble presque à des années lumières.

Serez-vous un jour rémunéré avec des crypto-actifs émis par votre employeur? C’est ce qui vient d’arriver à Lionel Messi, qui recevra une partie de ses revenus en «$PSG Fan Tokens», comme l’a annoncé le Paris Saint Germain le 12 août dernier. 

L’anecdote montre à quel point la technologie blockchain, sur laquelle repose les cryptomonnaies et crypto-actifs comme les tokens, connaît un développement exponentiel.  

Cette phase exploratoire que nous vivions est cruciale pour l’avenir de la finance et sa digitalisation, car la blockchain en est l’une des pistes les plus prometteuses.

Le temps des premiers pas du bitcoin - qui repose sur cette technologie - semble presque à des années lumières. Aujourd’hui, les grands acteurs de la finance s’en emparent. En juillet dernier, la Banque centrale européenne a annoncé le lancement de son projet de monnaie numérique basée sur la blockchain, emboitant le pas à ses consœurs russes et chinoises. Au printemps, c’était la Banque européenne d’investissement qui lançait sa première obligation numérique pour 100 millions d’euros, toujours à l’aide d’une technologie blockchain.

La blockchain transforme la chaîne de valeur sur les marchés des capitaux, mais également la façon dont les différents acteurs échangent et déposent des titres. Dans le même temps, la digitalisation des actifs facilitera l’accès aux financements, en simplifiant les procédures et en réduisant les coûts.

La blockchain offre aux banques et institutions financières une identification plus sécurisée.

Lorsque l’on parle de blockchain, il faut imaginer un réseau décentralisé d’acteurs qui possèdent chacun l’historique de l’ensemble des transactions ayant eu lieu entre eux. Ce réseau peut être public, privé ou hybride. Chaque groupe de transactions constitue un bloc. Les blocs sont assemblés chronologiquement et forment ainsi une chaîne. Cette chaîne constitue l’un des atouts de la technologie, puisqu’elle est consultable, immuable et décentralisée. Il est donc possible d’accéder à l’historique des transactions pour vérifier qu’une nouvelle transaction peut effectivement avoir lieu, mais il est impossible d’altérer les transactions passées. La blockchain offre ainsi aux banques et institutions financières une identification plus sécurisée, permet de se prémunir des fraudes et d’accélérer les processus.

Chez Lombard Odier, nous avons une longue tradition d’innovation. En tant que groupe bancaire développant ses propres plateformes technologiques, nous avons exploré les possibilités offertes par la blockchain, comme par exemple avec une première transaction d’obligations via cette technologie en 2018.

Aujourd’hui, nous sommes convaincus que les partenariats et la collaboration sont essentiels. C'est pourquoi nous investissons et co-créons avec le secteur des fintech et les startups pour proposer des solutions innovantes aux gérants de fortune externes.

Nous collaborons par exemple avec la plateforme genevoise Wecan Comply, qui facilite les interactions entre banques et gérants de fortune externes. Plusieurs banques se sont associées à l’initiative car l’enjeu est de taille : fluidifier les processus, réduire la charge de travail liée à la compliance et partager les informations en temps réel, grâce à la technologie blockchain.

Notre investissement dans l’un des leaders suisses de la fintech,Taurus, qui développe des solutions innovantes en matière d’actifs numériques et de blockchain, fait aussi partie de notre approche stratégique. En avril dernier, Taurus a d’ailleurs obtenu une licence de la Finma pour lancer une plateforme inédite de négoce en crypto-actifs.

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