Définir une trajectoire d’investissement dans l’incertitude

Amundi Asset Management

2 minutes de lecture

Si en 2017, les marchés financiers ont fait abstraction des risques géopolitiques, la tendance semble aujourd’hui s’inverser.

Dans un environnement marqué par un certain niveau de volatilité, un ton moins accommodant de la part des banques centrales, des valorisations exigeantes, de nouveaux aspects endogènes/techniques sur le marché (détérioration de la liquidité, positions similaires), un net changement des fondamentaux n’est pas nécessaire pour déclencher un mouvement des marchés. Un «effet papillon» pourrait suffire.

À l’heure où nous rédigeons ces lignes, les événements géopolitiques dominent l’actualité. Ces nouvelles tensions s’ajoutent aux conflits commerciaux qui demeurent au centre de l’attention. De surcroît, les tensions politiques sont nombreuses à commencer par les relations entre les États-Unis et la Chine, et le sujet des pratiques en matière de transfert de technologie et de propriété intellectuelle. Les relations entre les États-Unis et la Russie ensuite, compte tenu des nouvelles sanctions et, plus important encore, de la montée des tensions en Syrie et de l’instabilité au Moyen-Orient.

«Les banques centrales font face à une question délicate,
à savoir à quelle vitesse mettre un terme à leur politique accommodante.»

La fréquence de ces turbulences géopolitiques génère pour les marchés financiers des flux en direction des actifs refuges (or, emprunts d’État) et se traduit par une hausse des cours du pétrole, renforçant ainsi les incertitudes à l’égard des politiques monétaires adoptées par les banques centrales.

En réalité, les banques centrales font face à une question délicate, à savoir à quelle vitesse mettre un terme à leur politique accommodante. Certaines données et études économiques récentes témoignent en effet d’un certain ralentissement de l’activité, tandis que les risques d’inflation semblent orientés à la hausse, ce qui pourrait amplifier les tensions géopolitiques et commerciales. Selon nous, les investisseurs parviendraient à avancer dans cette «brume» selon trois axes clés. Ils devront tout d’abord se focaliser sur l’environnement macroéconomique, en distinguant les rumeurs des véritables fondamentaux.

«Une distinction entre facteurs purement cycliques et facteurs structurels
sera essentielle pour gérer les risques à court terme.»

S’il semble y avoir de plus en plus de signes suggérant que la croissance mondiale s’essouffle et qu’elle a vraisemblablement atteint un pic, rien n’indique un réel ralentissement. Le plan de relance mis en place aux États-Unis et les «policy mix» pro-cycliques dans la zone euro et au Japon pourraient impacter le cycle dans sa durée et son amplitude, mais les dynamiques actuelles devraient se poursuivre.

Pour les mois à venir, une distinction entre facteurs purement cycliques et facteurs structurels sera essentielle pour gérer les risques à court terme, tout en s’intéressant aux forces à long terme qui dictent l’évolution des marchés. Dans l’ensemble, il conviendra de conserver une approche modérée et vigilante à l’égard des actifs risqués, en adoptant un biais de duration courte, en s’exposant à la fois aux tendances cycliques et à celles de rotation de style et de secteurs et en préparant progressivement les portefeuilles au cycle de performance qui suivra. De là découle directement le deuxième axe, qui consiste à implémenter des stratégies d’investissement hautement flexibles et diversifiées en termes de sources de rendements.

Cette dernière phase du cycle devrait selon nous se prolonger. Les investisseurs doivent par conséquent être prêts à s’adapter aux différents scénarios qui pourraient apparaître en surveillant les nombreux indicateurs à leur disposition et en intervenant dès les premiers signaux d’alarme. Le troisième axe consiste, pour un investisseur à long terme, à rechercher les opportunités bottom-up les plus intéressantes où qu’elles se trouvent. C’est-à-dire identifier les tendances sectorielles sous-jacentes telles que la règlementation ou les ruptures technologiques, ou étudier les dynamiques des marchés émergents qui révèleront les gagnants des perdants.

PDF: