Depuis 2019, les clients de la plus grande banque de détail de Suisse se précipitent pour obtenir une offre intégrée de cryptographie. Ces dernières années, plus d’un milliard de francs suisses sont partis vers les cryptobourses. A partir du 21 février, PostFinance souhaite à nouveau servir elle-même ses clients.
Après un «crypto-hiver» glacial, la classe d’actifs se redresse depuis près d’un an. Le vide laissé par les prestataires de services FTX, Celsius et consorts qui se sont effondrés est comblé par des établissements financiers sérieux. Aux Etats-Unis, les géants bancaires lancent des fonds publics (ETF), en Suisse, les banques publiques se positionnent avec une offre plus complète. Après les banques cantonales de Zoug et de Saint-Gall, Postfinance, la première banque d’importance systémique, se lance dans l’aventure.
Une nouvelle classe d’actifs
La banque a reconnu que les actifs numériques devaient être proposés de manière compétente, comme toute autre classe d’actifs. Grâce à un ordre minimum de 50 dollars US, les petits investisseurs devraient également avoir leur mot à dire.
Si le plan fonctionne, Postfinance pourrait gagner de nouveaux clients crypto-affiliés.
L’ensemble de l’offre est intégré dans l’interface habituelle de la banque de détail. Ainsi, les gens souhaitent investir dans le domaine, comme l’a montré une enquête menée auprès des clients de PostFinance ayant une affinité avec la cryptographie en 2021. Comme la concurrence, la banque démarre avec le négoce et la conservation. D’autres services pourraient s’y ajouter à l’avenir La seule particularité: les marchés sont accessibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
La pression s’accroît désormais sur d’autres établissements financiers suisses de premier plan. Certes, tous les collègues d’importance systémique (UBS, ZKB et Raiffeisen) sont membres de la bourse numérique de SIX. Mais aucun projet concret d’offre propre n’est connu.
Si le plan fonctionne, Postfinance pourrait gagner de nouveaux clients crypto-affiliés. Les 1 milliard de CHF de flux sortants mesurés sur les cryptobourses représentent 1% du total du bilan de la banque. Avec des frais de transaction de 0,95% et des frais de dépôt échelonnés (de 0,15% à 0,05% par an), une affaire lucrative est en perspective.
Mieux, mais pas encore assez
Après les lancements des deux banques cantonales il y a quelques mois, nous avons déploré un nombre trop faible d’actifs proposés. Finalement, le bitcoin ne représente plus qu’un peu moins de la moitié de la capitalisation totale du marché.
Le choix entre onze crypto-monnaies différentes est donc à saluer. Cette année encore, la banque souhaite ajouter d’autres actifs. Les banques cantonales de Zoug et de Saint-Gall proposent respectivement six et deux actifs négociables.
Actuellement, PostFinance propose sept projets d’infrastructure et les cryptomonnaies de quatre applications. Un équilibre à peu près adapté au marché. Néanmoins, certains protocoles pertinents manquent à l’appel. Seules trois des dix premières crypto-monnaies en termes de capitalisation boursière sont représentées. Certains chouchous des détaillants comme Solana, XRP, Cardano et Dogecoin ne peuvent pas être négociés par les clients. Les neuf autres aident certes à la diversification, mais ne peuvent pas couvrir l’ensemble du marché.