Créer sa propre banque!

Didier Maurin, Katleya Gestion

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Les anciens pays communistes offrent en ce moment même une opportunité intéressante, à savoir celle de pouvoir créer sa propre banque. L’exemple de la Lituanie.

Bien entendu, c’est l’aspect banque d’affaires qui est intéressant ici, avec le souci constant de pouvoir cumuler un grand nombre d’actifs dans l’immobilier international et le «private equity» pour pouvoir contrer toute crise éventuelle tout en exploitant, comme les multinationales, les conventions fiscales internationales afin de payer le moins d’impôts possible.

La conjoncture est en ce moment même délicate, car le surendettement des Etats par centaines de milliards fragilise des monnaies telles l’euro, le dollar, la livre sterling et le yen qui restent soumis à l’inflation et aux dévaluations, sans compter les risques de faillite d’autres banques comme ce qui est arrivé à la SVB ou à «First Republic» en Californie, car elles étaient gorgées de dettes d’état libellées en obligations cotées en bourse présentant une forte décote.

Par contre, une «business bank» cumulant des appartements loués, des surfaces commerciales, des vignobles, des forêts, des maisons de retraite médicalisées et des prises de participations dans des entreprises développant des biotechnologies ou de l’intelligence artificielle, avec une diversification géographique en Amérique du Nord, en Europe et en Asie solidifie une certaine sécurité.

Cette structure mondiale d’actifs, évitant les dettes d’états ne représentant que du papier surendetté à fort potentiel de risques, avec le statut de banque, peut représenter une opportunité dans un monde surendetté même si, il ne faut pas en douter, tout investissement aussi bon soit-il peut toujours baisser.

Or, la Lituanie propose actuellement cette opportunité de créer sa propre banque dès lors que l’objectif est d’atteindre un haut niveau de sécurité, une telle banque renforçant l’économie de la Lituanie elle-même et son image de marque.

En fait, à bien y réfléchir, constituer une banque ne contenant que des actifs est un objectif attrayant dans un monde où les réseaux bancaires traditionnels sont gorgés de dettes.

Car à défaut de l’atteindre, il n’est pas possible d’obtenir les autorisations nécessaires pour obtenir un statut de banque, Vilnius, la capitale de la Lituanie, ne souhaitant prendre le moindre risque en accordant une homologation bancaire à un établissement qui pourrait contenir un risque systémique.

En effet, un projet de création reste une aventure européenne soumise à la Directive 2013/36/EU du 15 Octobre 2013 qui par nature propose de recevoir les dépôts du public, d’où l’aspect strict du projet.

Actuellement, la Lituanie compte 17 banques, toutes surveillées par la Banque Centrale de Lituanie qui entend augmenter ce nombre afin d’éviter le fameux «too big to fail», un «trop gros pour faire faillite» qui a beaucoup fragilisé les Etats-Unis, notamment pendant la crise des subprimes de 2007-2008.

Mais une licence bancaire ne s’obtient pas facilement, et tous les actionnaires d’une nouvelle banque doivent être parfaitement identifiés, de même que l’origine des fonds qu’ils entendent y investir, qui dirigera cette banque, et quels types de services elle proposera avec quelle politique de prix?

Naturellement, ses dirigeants doivent avoir d’excellentes connaissances financières et une longue expérience dans le monde de la finance, la Banque Centrale de Lituanie étant également très scrupuleuse sur le «qui fait quoi exactement», et quelles sont les responsabilités de chacun?

Pour le moment, les deux plus grosses banques de Lituanie sont les filiales de SEB et de Swedbank qui sont des banques de Scandinavie, sans oublier la «Luminor Bank» qui est la filiale d’une holding suédoise.

Quant à «AB Siauli Bankos», «UAB Medicinos Bankos» et «Revolut Bank UAB», elles constituent des banques de plus petites tailles.

En fait, à bien y réfléchir, constituer une banque ne contenant que des actifs est un objectif attrayant dans un monde où les réseaux bancaires traditionnels sont gorgés de dettes. Et l’objectif «sécurité» est ici bien réel alors même qu’aucune croissance mondiale ne peut être pérenne sans quelques banques solides.

Le monde change, et la notion de solvabilité d’une banque dépendant du bon remboursement de ses dettes doit être éradiqué.

La Lituanie propose de créer sa propre banque avec un capital social de 230’000€! Mais en y regardant d’un peu plus près, la nécessité d’avoir du personnel et un service de compliance impose quelques dix millions d’euros.

Ce qui est très peu lorsqu’il s’agit de posséder sa propre banque ayant une ouverture complète sur le marché européen. Et à ce moment-là, il est tout à fait possible de faire appel public à l’épargne en communiquant beaucoup plus facilement sur les rendements et les rentabilités que l’on est amené à proposer, une opportunité que veille à interdire le lobby des banques, lui qui a un accord avec certains Etats pour leur caser leurs dettes.

D’où une réglementation sévère qui empêche les indépendants du conseil financier de se développer car une fois encore, il ne faut pas faire d’ombre au lobby bancaire lorsqu’il perçoit des commissions pour vendre derrière ses guichets du papier valant peu de chose avec un intérêt très faible.

Bien entendu, posséder sa propre banque suisse constituerait un rêve pour qui est passionné par le monde des affaires, mais les demandes en capital et les contraintes sont si énormes qu’elles découragent bien des intervenants!

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