Les pays doivent se mettre d’accord sur un financement de 100 milliards par an pour atteindre le «Net Zero».
Du 31 octobre au 12 novembre va se dérouler à Glasgow (Ecosse) la COP26. Cet réunion internationale doit être un événement majeur en termes d’engagement des pays dans la lutte contre le réchauffement climatique.
On attend notamment des pays participant qu’ils annoncent des objectifs ambitieux pour garantir l’atteinte d’une neutralité carbone («Net Zero»: retirer autant de gaz à effet de serre que ceux produits) d’ici 2050, afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius.
On attend également qu’ils s’accordent sur des mesures pour protéger les pays les plus exposés aux effets du changement climatique déjà observés et attendus, et surtout qu’il y ait un engagement ferme de ces pays pour financer à hauteur de 100 milliards de dollars par an la réalisation de l’objectif «Net Zero».
Sur 133 pays ayant pris des engagements, seuls 2 (Bhoutan et Suriname) ont déjà atteint l’objectif de «Net Zero».
Or sur les 131 pays restant qui doivent prendre des engagements fermes, plus de la moitié 59% n’ont toujours pas dépassé le stade des discussions sur les moyens d’atteindre la neutralité carbone. L’ensemble de ces pays représente 1.862 millions de tonnes de CO2.
Seuls 9% sont parvenus à inscrire des objectifs dans la loi (Japon, Hongrie, Canada, Luxembourg, Union européenne, Royaume-Unie, Espagne, Nouvelle-Zélande, France, Danemark) et ont tous pris des engagements pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Le problème est que de nombreux pays tablent sur une «décarbonisation» de leur économie d’ici 2050, un objectif bien lointain.
Pire, la Chine, deuxième économie mondiale appelée à détrôner les Etats-Unis dans les prochaines années, s’est fixé un objectif de neutralité carbone en 2060.
Ce manque d’ambition n’en a été que récemment conforté par le choix de relancer la production d’énergie à partir de charbon pour palier des pénuries d’électricité et par le fait que le charbon représente toujours 64% de l’énergie générée dans le pays.
Cette lenteur à agir tranche avec l’urgence réclamée rapport après rapport par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC ou «IPCC» en anglais). Son fonctionnement est bien expliqué par le site Carbone4 et les résultats de ses derniers travaux montrent l’évolution des connaissances sur le changement climatique au cours des 30 dernières années.
L’appel à des actions rapides et globales n’est pas nouveau puisqu’il était déjà évoqué en 2018.
Mais il a été tellement peu suivi d’effets que l’on ne peut qu’attendre des Etats participant à la COP26 des décisions et des engagements clairs pour accélérer la transition énergétique et limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 degré.
Un objectif que l’on ne pourra pas atteindre dans les conditions actuelles.