Conflits géopolitiques: premier risque pour l’économie mondiale en 2024, selon les investisseurs institutionnels

Communiqué, Natixis Investment Managers

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La nouvelle étude menée par Natixis IM indique que 51% des répondants jugent la récession inévitable l’an prochain, alors que 37% estiment que le risque de récession sera écarté.

Près de la moitié (49%) des investisseurs institutionnels estiment que les conflits géopolitiques représentent la plus grande menace pour l’économie en 2024, révèle une nouvelle étude menée par Natixis Investment Managers auprès de 500 investisseurs institutionnels dans une trentaine de pays.

  • Macro-économie: Plus d’un tiers (37%) des investisseurs institutionnels pensent que le risque de récession sera écarté l’année prochaine. Ils restent néanmoins 51% à penser que la récession sera inévitable.
  • Marchés: L'incertitude prévaut puisque 59% des répondants prévoient une hausse de la volatilité pour les actions et 39% pour les obligations. 62% des investisseurs institutionnels estiment que les taux d'intérêt représentent le risque le plus important pour leur portefeuille.
  • Stratégies d’investissement et opportunités : L’obligataire, le capital-investissement et la dette privée sont les trois classes d’actifs pour lesquelles les investisseurs institutionnels sont les plus optimistes pour 2024. Et 75% des investisseurs pensent que l'Intelligence Artificielle (IA) va générer de nouvelles opportunités d'investissement.
Le risque de récession se profile à l'horizon pour de nombreux pays

Outre les risques géopolitiques, les sondés se disent également préoccupés par le ralentissement des dépenses de consommation (48%) et par une erreur de politique monétaire des banques centrales (42%).

Par ailleurs, 51% des investisseurs institutionnels pensent que la récession sera inévitable en 2024, alors que très peu (8%) considèrent que leurs portefeuilles en sont protégés. Ils sont néanmoins 37% à ne pas anticiper de récession l’année prochaine, soit une progression de 22 points par rapport à l’édition 2022 de l’enquête.

Les institutionnels restent également divisés sur les perspectives d'inflation à l'horizon 2024, 40% d'entre eux estimant qu’elle restera à des niveaux élevés, tandis que 40% anticipent plutôt un ralentissement. 60% des sondés reconnaissent qu'une inflation plus forte est la nouvelle normalité, soit environ la même proportion que ceux qui s’attendent à ce que les taux restent élevés plus longtemps (61%).
Sophie Courmont, co-responsable du marché suisse et responsable des marchés pour la Suisse romande, Monaco et Israël chez Natixis IM, commente: «Dans un contexte marqué par des incertitudes persistantes, la gestion active est plus que jamais incontournable pour les investisseurs institutionnels pour faire face aux multiples vents contraires. Les craintes sur l’inflation et les taux les incitent en particulier à privilégier l’obligataire, le capital-investissement et la dette privée en 2024, des classes d’actifs plus difficiles à intégrer dans des portefeuilles passifs. Les investisseurs institutionnels restent néanmoins optimistes dans l’ensemble, puisque peu d’entre eux abaissent leur taux de rendement anticipé pour l’année à venir, et leurs attentes en matière de rendement à long terme demeurent solides à 8% en moyenne.»

Les opportunités dissimulées au milieu de toutes ces incertitudes

L'incertitude économique pèse lourd dans les perspectives de marché des investisseurs institutionnels pour 2024: près de six investisseurs sur dix (59%) prévoient ainsi que les niveaux de volatilité seront plus élevés sur les marchés actions, et 39% anticipent la même chose sur le marché obligataire. Les trois quarts (76%) craignent aussi que le ralentissement de la croissance associé à des taux plus élevés, ne conduise à une augmentation des défauts de paiement des entreprises.

Les perspectives de marché pour 2024 montrent que les investisseurs institutionnels sont optimistes pour trois classes d'actifs seulement : le marché obligataire (69%), la dette privée (64%) et le capital-investissement (60%). Alors que les opinions sur l’évolution des marchés sont partagées, 46% les voyant à la hausse et 54% à la baisse, les investisseurs institutionnels s'accordent principalement sur le fait que le secteur de la tech (52%) et les grandes capitalisations (61%) continueront à surperformer.

Intelligence artificielle : gain de productivité ou menace existentielle?

Alors que 2023 a propulsé l’intelligence artificielle au premier plan, les investisseurs institutionnels se montrent partagés quant aux avantages et inconvénients liés aux rapides avancées de cette technologie: les deux tiers d'entre eux (66%) craignent en effet que l'IA ne crée des troubles géopolitiques, alors que 75% pensent qu'elle permettra de faire ressortir des opportunités d'investissement autrement indétectables.

Dans l'ensemble, les institutions financières considèrent le boom de l'IA comme une opportunité d'investissement, la moitié des personnes interrogées estimant qu'elle sera plus importante qu'Internet, et seulement 34% s'inquiétant d'une bulle de l'IA. Toutefois, 38% des personnes interrogées craignent que l'IA ne constitue une menace existentielle pour la civilisation telle que nous la connaissons.

Forte demande en actifs privés mais moins d'opérations à réaliser

Les investisseurs institutionnels continuent de privilégier les actifs privés dans leurs allocations, les deux tiers d'entre eux (66%) estimant qu'il existe toujours un écart de performance important entre le non coté et le coté. Cependant, après une longue période d'investissements en actifs privés, 59% des investisseurs déclarent qu’il devient difficile de dénicher de nouvelles opérations en raison de leur popularité. Ils sont donc contraints de prendre davantage de précautions dans leur stratégie: 72% déclarent en effet avoir renforcé leur due diligence pour répondre aux inquiétudes concernant la qualité des transactions.

En outre, la réglementation influence l'attractivité des actifs privés : plus de la moitié des investisseurs interrogés (53%) dans le monde estime que la surrèglementation du segment le rend moins attrayant.

Les institutionnels restent centrés sur la gestion active pour optimiser leurs portefeuilles

Actuellement, deux tiers des institutionnels possèdent des stratégies actives dans leur allocation, soit la même proportion qu’en 2022. Et la tendance devrait rester la même à l’avenir, puisque les institutionnels prévoient d'investir 66% de leurs actifs dans des stratégies actives au cours des trois prochaines années.

Et ces stratégies ont eu de bons résultats en 2023 puisque 66% des investisseurs ont déclaré qu’elles avaient surperformé les portefeuilles investis en stratégies passives. En outre, près de six investisseurs sur dix (59%) estiment que la popularité des investissements passifs accroît le risque systémique.

 

L'intégralité de l'étude sur les perspectives 2024 des investisseurs institutionnels pour 2024 réalisée par Natixis Investment Managers peut être téléchargée ici.

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