Confiant mais pas complaisant

Chris Iggo, AXA Investment Managers

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La Fed doit assurer aux marchés qu’elle maîtrise la situation.

Le développement des rendements sur le long terme joue un rôle essentiel pour l’évaluation des valeurs patrimoniales et plus particulièrement pour les investisseurs en obligations. Chris Iggo, CIO d’AXA IM Core Investments, analyse ici la situation actuelle sur le marché et décrit pourquoi il observe actuellement une certaine hystérie. La Fed devrait assurer aux marchés qu’elle maîtrise la situation.

Les rendements ont augmenté car il existe une certaine mentalité de reflation sur les marchés. Ce phénomène est soutenu par les attentes en matière de croissance et une plus grande tolérance des banques centrales concernant l’inflation. Les taux d’intérêt sur le long terme et la croissance sont les deux moteurs principaux des marchés et des sentiments des investisseurs – aux cours des mois passés, ces deux facteurs ont soutenu le thème de la «reflation». Le léger ajustement de la courbe du Trésor des Etats-Unis et les rapports de bilan positifs surprenants des entreprises se sont répercutés sur les actifs risqués. Néanmoins, je suis d’avis que les rendements sont loin de compromettre la croissance ou le développement du marché des actions. Les bénéfices augmentent et les tendances sur le long terme promeuvent les revenus des actions. Mais il ne faut pas oublier que ce n’est pas le moment de se complaire. Dans les mois à venir, l’inflation totale pourrait augmenter et faire peur aux investisseurs obligataires. C’est pourquoi, la Fed doit assurer aux marchés qu’elle maîtrise la situation. Le message doit être le suivant: L’inflation devrait être élevée pendant une durée nettement plus longue pour influencer les procédures géopolitiques.

La leçon de 2013

Pour tout ce qui a trait aux rendements, il est important que les banques centrales connaissent le développement de 2013. A l’époque, les rendements sur 10 ans ont augmenté de 140 points de base entre mai et septembre. Tout le monde s’attendait à ce que la Fed diminue ses acquisitions d’actifs. Et à l’époque, la Fed ne détenait qu’environ 20 pour cent des obligations souveraines, par rapport à 34 pour cent aujourd’hui. Les rendements avaient augmenté, les spreads de crédit s’étaient élargis et le marché des actions avait affiché une baisse de 6 pour cent entre mai et juin. Cependant, les déclarations de la Fed laissent supposer qu’elle est bien préparée à réagir à toutes les attentes du marché concernant un tapering. Après la hausse des rendements en 2013, les rendements n’ont de nouveau atteint le niveau d’avant le tantrum qu’au début de 2015. En ces temps incertains, la Fed veut certainement éviter une phase comparable avec des rendements plus élevés sur le long terme.

Concentration sur l’essentiel

Certes, les rendements des obligations souveraines pourraient continuer d’augmenter et dépasser ceux des stratégies à revenu fixe. Mais il reste à savoir si les obligations sont menacées par un marché baissier de plusieurs années. Si les rendements augmentent et si la situation devient incertaine, nous devrions avoir une vision plus large – les rendements vont de nouveau diminuer. Du point de vue stratégique pour les investisseurs qui misent sur le long terme, il est important de ne pas passer à côté de l’essentiel: l’énorme croissance dans le secteur des véhicules électroniques et les thèmes «Zéro carbone» et «Numérique» qui sont étroitement liés. Le monde a un besoin énorme en matière de technologie et d’énergies renouvelables. Et pendant encore longtemps.

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