Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Le durcissement des mesures anti-COVID fait planer le doute et la peur quant à de nouveaux effondrements économiques.

Le moral des investisseurs a basculé. Tout va très vite d’un coup. Les gouvernements durcissent leurs mesures visant à contenir le coronavirus, au regard du nombre de cas d’infection qui augmente rapidement. Le moral en bourse bascule, et les cours des actions vacillent, faisant augmenter la volatilité et la peur des investisseurs. En effet, la volatilité a doublé par rapport à la situation d’avant la crise, mesurée au SMI, et son niveau est d’environ 50% supérieur à celui de mi-octobre. Les entreprises et les ménages privés sont prudents depuis un bon moment déjà: les unes réduisant et repoussant leurs investissements, les autres augmentant leur taux d’épargne, avec, au final, le même effet: la consommation souffre, les caisses des entreprises sont à cours d’argent et la reprise économique risque de s’arrêter.

A cela s’ajoutent l’évolution incertaine de la pandémie de coronavirus, l’issue incertaine des élections présidentielles américaines et l’éventuel Brexit sans accord de libre-échange. Nous réduisons donc tactiquement notre quote-part d’actions afin d’abaisser le risque, et sommes désormais sous-pondérés non seulement au Japon, mais aussi aux USA. Par ailleurs, nous réduisons notre pondération dans le marché suisse, de surpondéré à neutre.

Les déceptions sont encore rares, mais elles existent. La saison de publication des résultats au troisième trimestre bat son plein. Il n’y a guère eu de déceptions jusqu’ici, pour deux raisons principalement: Tout d’abord, les attentes des analystes restent faibles, après le second trimestre décevant; ensuite,de nombreuses entreprises ont réussi un véritable tour de force au troisième trimestre, soutenu, toutefois, par des dépenses repoussées du deuxième. La situation n’est toutefois pas aussi rose que cela. Les entreprises s’adaptent au nouvel environnement.Baisser les coûts est une chose, restructurer et se réorienter toute une autre. Outre SAP (cf. Gros Plan), Implenia entend, elle aussi, se réorienter. Les corrections de valeur à l’étranger en dépendent également. L’avenir nous le dira s’il ne s’agit que d’un événement spécifique à ces deux entreprises, ou ces dernières avanceront l’année 2020 en tant qu’excuse pour une marche des affaires déjà mauvaise en amont.

La plus grande introduction en bourse de tous les temps. Le J approche. Le 5 novembre prochain, Ant Financial Services fera sa grande entrée en bourse. L’IPO, d’un volume de 35 milliards de dollars US, est censée battre tous les records, et même dépasser la plus grande introduction jusqu’ici, à savoir celle du groupe pétrolier Saudi Aramco (29 milliards) en 2019. L’entreprise vise une valorisation globale de 280 milliards de dollars en raison de la forte demande, contrairement à son objectif initial de 250 milliards.

Les actions seront négociées aux bourses de Hong Kong et de Shanghai, mais non pasaux USA, selon toute prévision. La filiale du commerçant en ligne Alibaba offre des prestations de paiement mobiles avec Alipay et gère le plus grand fonds monétaire avec Yu’e Bao. Ant Financial Services a été fondé sous le nom d’Alipay en 2004 par la société mère Alibaba, et renommé en Ant Financial Services en 2014. L’entreprise dispose d’un potentiel de croissance à l’étranger, où les activités n’en sont certes qu’à leurs débuts, mais elle a posé les premiers jalons d’une expansion internationale, grâce à sa collaboration avec les grandes sociétés de cartes de crédit Visa et MasterCard, qui lui permet de générer des opportunités de croissance à l’avenir.

Graphique de la semaine

L’indicateur des activités du Centre de recherches conjoncturelles (KOF) met en lumière une tendance: les Suisses se déplacent moins. Ils travaillent en home office et restent plutôt à la maison pour réduire le risque d’infection au coronavirus. Actuellement, l’activité se situe à nouveau sous le seuil observé au début de l’année, on reste cependant encore loin du niveau le plus bas enregistré pendant le confinement lors de la première vague.

GROS PLAN

SAP revoit ses prévisions à la baisse. Le groupe de logiciel SAP a revu ses prévisions annuelles de 2020 à la baisse pour la deuxième fois, et mis ses objectifs pour 2023 en suspens. Les objectifs s’appliquent désormais pour 2025. SAP souhaite forcer les opérations de cloud. L’action a presque perdu un quart de sa valeur. Les investisseurs doivent donc s’armer de patience.

LE PROGRAMME

Bouclements trimestriels sont à l’ordre du jour. 18 entreprises cotées à la bourse suisse publieront leurs résultats sur la marche des affaires du tri-mestre précédent ces prochaines semaines.

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