Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les bourses sont à la baisse. La prudence reste de mise, malgré la légère reprise des cours des actions. Or, avec le recul, les crises ont toujours été des opportunités d’achat, et on ne peut qu’y gagner cette fois encore.

L’environnement actuel. Doutes, volatilité et perspectives vagues pèsent sur les décisions des investisseurs. Malgré leur confiance progressive sur les marchés, il est trop tôt pour qu’ils se montrent trop optimistes. En effet, cela se reflète dans la volatilité élevée, un indicateur de risque de l’intensité des fluctuations de cours d’un placement. En Suisse, elle est mesurée par l’indice de volatilité (VSMI) sur le SMI, qui souligne la marge de fluctuation escomptée de l’indice directeur suisse pour les 30 jours prochains.

Le niveau actuel de l’indice – 29 – est clairement supérieur àla moyenne de 16 ces dix dernières années, mais moins important qu’en mars, à son sommet de 74 (cf. graphique de la semaine). La volatilité n’a dépassé ce niveau que lors de la crise financière et la faillite de la banque d’investissement Lehman Brothers en 2008. Une valeur élevée est synonyme de fortes fluctuations et d’incertitudes parmi les investisseurs, une valeur faible, en revanche, indique une accalmie sur les places boursières.

Bien qu’il soit trop tôt pour que les investisseurs se montrent euphoriques, l’environnement actuel présente des possibilités d’achats. De nombreuses bourses évoluent toujours avec des baisses de plus de 20% par rapport au début d’année. Il en va de même pour le marché suisse défensif, 8% en dessous de sa valeur de fin 2019, qui à long terme présente ainsi des opportunités intéressantes aux investisseurs, car toute correctiona été une opportunité d’achat.Ou, comme le disait jadis le banquier Carl Mayer von Rothschild: «Acheter au son des canons, vendre au son des violons.»

Ceux qui profitent de la crise du coronavirus. Or, des chutes en bourse dans le monde ressortent également des gagnants, dont Amazon: le commerçant en ligne a augmenté son chiffre d’affaires de 26% au premier trimestre par rapport à la même période de l’exercice précédent, pour la simple raison que le monde est en quarantaine et achète via Internet. Grâce à cette évolution, les actions ont été à la hausse, de près de 30% cette année. Sa capitalisation de marché a grimpé à près de 1200 milliards de dollars US. Il en va de même pour d’autres valeurs technologiques - comme par exemple Microsoft, Facebook ou Alphabet (Google) - dont les cours se négocient à un niveau plus élevé qu’en début d’année.

Les investisseurs se sont également rués sur les valeurs d’entreprises de la biotechnologie, qui participent au développement d’un médicament ou d’un vaccin contre le coronavirus. Le Nasdaq Composite Index, à caractère technologique, est donc l’un des seuls à être dans le plus cette année dans le monde, mais risque d’afficher une marge de manœuvre plus étroite à court terme. La valorisation de nombreuses valeurs technologiques est montée en flèche en raison des bonds significatifs des cours. Mais il en va de même pour les attentes des investisseurs, qui risquent d’être déçus.

En revanche, placer dans les entreprises de technologies et de services est payant à long terme, sachant que le secteur est synonyme de croissance. De nombreuses entreprises profitent directement de la digitalisation, qui a connu une poussée dans le sillage de la crise du coronavirus. Par ailleurs, ces groupes sont particulièrement bien capitalisées, grâce à leurs très importantes liquidités accumulées.

Roche, Lonza ou la pharmacie en ligne, Zur Rose, ou encore Logitech, qui profite de la demande en hausse de systèmes de vidéoconférence, ont particulièrement bien progressé.Or, tout placement réussi repose davantage sur la qualité de l’investissement, et moins sur une opportunité à court terme due à la crise du coronavirus.

Graphique de la semaine

L’indice de volatilité mesure l’intensité des fluctuations en bourse. Le baromètre de la peur monte en flèche en cas de baisse de cours sur les marchés des actions. La reprise s’effectue en général beaucoup plus lentement.

GROS PLAN

Miner le Bitcoin devient moins attractif. Lundi soir, le salaire des mineurs de Bitcoin a été divisé par deux, selon le règlement de la cryptomonnaie, afin de protéger la monnaie d’une perte de valeur. Il est à parier sur une pénurie d’offre, en l’absence d’une hausse immédiate du cours. Le Bitcoin devrait toutefois rester volatil.

LE PROGRAMME

Inflation en Europe. Les indicateurs économiques sont prisés en cemoment. L’UE présentera ses chiffres d’inflation le 20 mai prochain. Il est fort à parier que les prix n’auront pas augmenté, le coronavirus ayant fait chuter la demande, et quela BCE n’aura de loin pas atteint son objectif d’inflation de 2%.

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