Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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La situation est à ce jour mitigée: tandis que les valeurs cycliques déçoivent, les valeurs défensives convainquent. Cette tendance devrait se poursuivre au second semestre.

Des avertissements sur bénéfices pour commencer. En amont de la saison de publication des bénéfices, il y a déjà eu d’éminents avertissements en la matière. En Allemagne, le constructeur automobile Daimler et la société de chimie BASF ont dû nettement revoir à la baisse leurs prévisions de chiffre d’affaires et de bénéfices. En Suisse aussi, il y a déjà eu de très mauvaises surprises à ce propos. Le logisticien Interroll, le fabricant de capteurs Sensirion ainsi que le producteur de vis Bossard ont tous émis des avertissements sur bénéfices en épinglant ainsi le contexte économique ardu.  

Le ralentissement économique se fait sentir. Les parallèles avec ces sociétés sont évidentes: il s’agit de valeurs cycliques sensibles à l’économie ayant une certaine «expo-sition» au secteur de l’automobile. Au final, la constitution globalement faible de ce secteur industriel se reflète dans la marche des affaires, ce que l’on constate en tout cas déjà depuis trois trimestres. Le PMI global pour l’industrie se situe actuellement même sous la barre des 50 points, ce qui revient à une contraction. Les ventes de voitures en Europe par exemple ont baissé de 7,9% au mois de juin. Face à cette situation, il est donc peu étonnant que les valeurs cycliques subissent à présent de plus en plus de pression.

Une image mitigée. De nombreux investisseurs ont dû être surpris par les irascibles avertissements sur bénéfices. En effet, l’évolution globale de l’économie se veut encore assez robuste malgré certaines tendances à l’affaiblissement. Mais en premier lieu, cette évolution provient du secteur des services et de la hausse des dépenses de consommation. En revanche, le secteur industriel se trouve depuis longtemps dans une spirale baissière: les indicateurs avancés indiquent que la contraction se poursuivra sans doute encore. Au final, l’état de l’économie est marqué par un fort clivage lequel semble vouloir perdurer tout au long du second semestre également. Les investisseurs devraient donc revoir leur positionnement pour les mois à venir.    

«Defense first». Contrairement aux déceptions évoquées relatives à différentes valeurs cycliques, les valeurs défensives ont à ce jour été convaincants. Les sociétés comme le fabricant chocolatier Barry Callebaut ou le groupe pharmaceutique Novartis ont publié des chiffres trimestriels très solides, qui ont dépassé les attentes des analystes. Les deux sociétés ont pu accroître aussi bien leur chiffre d’affaires que les bénéfices et elles sont confiantes au regard de l’avenir. Même si les valorisations de nombreuses actions défensives ne sont plus au beau fixe, celles-ci devraient encore avoir la faveur des investisseurs. Aussi, nous ne cessons de préférer les actions des secteurs de la santé, des aliments et des télécommunications. Nous attachons donc de l’importance à une grande qualité, c’est-à-dire à un solide modèle d’affaires et un très bon bilan ainsi que des dividendes durables. Même si, à prime abord, certaines valeurs cycliques semblent être attrayantes en termes de valorisation, il est à notre avis encore trop tôt pour envisager d’importantes réallocations. Le moment sera venu pour les valeurs cycliques lorsque les indicateurs avancés se seront stabilisés et que la dynamique conjoncturelle aura repris. Jusque-là, l’adage demeure: «defense first».

Graphique de la semaine

Les marchés des actions atteignent des sommets historiques un peu partout tandis que l’évolution de la conjoncture se fige. En Allemagne par exemple, le secteur industriel se trouve dans une «récession» – mais le Dax ne se montre pas (encore) plus impressionné que cela.

GROS PLAN

Von der Leyen élue. Ursula von der Leyen devient la nouvelle cheffe de la Commission européenne avec une majorité de justesse de 52% des voix, et remplace ainsi Jean-Claude Juncker.

Swatch reste optimiste. Le Groupe convainc avec des chiffres semestriels et se montre optimiste pour le second semestre. Par rapport aux concurrents du secteur des biens de luxe, l’action a un certain «chemin à rattraper».

LE PROGRAMME

Nestlé en ligne de mire. Le plus grand groupe suisse publiera ses résultats semestriels le 26 juillet. Le marché s’attend à une hausse du chiffre d’affaires d’environ 4%.

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