Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les incertitudes des investisseurs prennent le dessus. La propension au risque réduite se voit à la hausse du prix de l’or. En revanche, les crypto-monnaies perdent leur attrait.

L’incertitude domine en bourse. La saison des rapports annuels touche à sa fin. Les investisseurs s’intéressent donc de plus en plus aux données économiques. La peur de l’inflation et des taux accrus inhérents pend comme une épée au-dessus des bourses, ce qui fait fluctuer les cours encore plus. Les mouvements sont prédestinés: si une chute des cours est généralement de courte durée, il faut de plus en plus de temps aux marchés pour s’en remettre.

D’un point de vue suisse, le bouclement annuel du fabricant d’appareils auditifs Sonova a ravivé les espoirs des investisseurs cette semaine, grâce au résultat défiant toute attente, mais surtout aux prévisions optimistes, si bien que les actions ont coté 10% de plus. Depuis le début de l’année, les valeurs ont même crû de 30%, un niveau record. Julius Baer avait aussi de bonnes nouvelles. En effet, une forte évolution du marché a profité aux actifs sous gestion de la banque privée qui récolte les premiers fruits du fait d’avoir réduit ses coûts, programme qu’elle avait lancé encore avant la pandémie. Chez UBS, il était également question d’austérité cette semaine et on réduit gentiment ses effectifs. Selon l’agence de presse Bloomberg, cela concerne 700 postes en Suisse: UBS entend économiser 1 milliard de dollars jusqu’en 2023. Quant à Dufry, le voyagiste de détail, n’avait pas de quoi se réjouir de son premier trimestre puisqu’il n’a pas su satisfaire aux attentes du marché. Son cours n’a certes pas fléchi de manière accrue en raison d’une légère détente qui s’est profilée en avril grâce aux régions où les vaccinations progressent bien, mais l’entreprise n’a émis aucune prévision, estimant qu’il y a encore trop d’incertitudes.

Les valeurs refuges ont à nouveau la cote. Tout d’un coup, en raison des craintes persistantes face à l’inflation tant redoutée. Le prix de l’or a donc nettement augmenté, ces derniers jours, une tendance qui a débuté en avril. A notre avis, l’or est toujours un précieux diversificateur de portefeuille. Nous maintenons donc notre surpondération. Le franc suisse est, lui aussi, recherché comme valeur sûre, alors qu’il tendait à s’affaiblir temporairement dans le sillage de l’optimisme conjoncturel.

Les consommateurs américains dépensent allègrement. Ils savourent les étapes du déconfinement et s’adonnent de nouveau à leur passe-temps favori: le shopping. Les résultats trimestriels des commerçants de détail Walmart, Home Depot ou Macy’s sont clairs. L’envie de consommer aux USA semble n’avoir aucune limite. Walmart a réalisé un bénéfice à 40% au-dessus des estimations. Et Macy’s a même su transformer en bénéfice une perte attendue. La chaîne debricolage Home Depot a quasiment doublé son bénéfice en glissement annuel. Les entreprises demeurent donc optimistes.

Une semaine turbulente pour les crypto-monnaies. La chute des cours du Bitcoin a démarré en raison des affirmations du chef de Tesla, Elon Musk, selon lesquelles la crypto-monnaie ne serait de nouveau utilisée comme moyen de paiement que si le Bitcoin pouvait être miné avec de l’énergie durable. Tesla ayant fait savoir qu’elle n’a pas vendu d’autres positions en Bitcoin, cela n’a soulagé lecours que provisoirement. Le Bitcoin n’a fortement chuté qu’au moment où la banque centrale chinoise a affirmé ne pas autoriser les crypto-monnaies comme moyen de paiement. Alors qu’il battait le plein encore en avril, il a perdu plus de 50% lors de son plongeon cette semaine. Ce sont surtout les investisseurs spéculatifs qui ont, sans doute, fait leurs adieux à la monnaie digitale, mais les «disciples convaincus du Bitcoin» vont probablement maintenir leurs positions. Il faut s’attendre à ce que la volatilité demeure élevée.

Graphique de la semaine

A la bourse, on compare souvent la crise financière et à celle du coronavirus. En ce qui concerne le Swiss Market Index (SMI) ces ressemblances sont limitées. En superposant l’évolution de son cours depuis les records abyssaux enregistrés le 9 mars 2009 et le 23 mars 2020, on observe uniquement une évolution parallèle pendant les trois premiers mois. Les courbes ont ensuite évolué en sens contraire, parce que Nestlé, Roche et Novartis étaient à la traîne. Pendant la crise financière, l’index avait été stimulé par la forte dynamique des titres des banques et des assurances.

GROS PLAN

Les barres de chocolat se raréfient. Les barres de chocolat «99 Flakes» servies avec les glaces en Angleterre sont devenues une denrée rare. La demande aurait augmenté trop rapidement en raison du succès de la campagne de vaccination.

LE PROGRAMME

Baromètre conjoncturel du KOF. Le 28 mai, le centre de recherche en conjoncture de l’EPFZ (KOF) publiera son baromètre pour le mois de mai. On verra alors avec quelle intensité l’économie suisse est en voie de reprise.

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