Comme tous les ans

Martin Neff, Raiffeisen

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Cela fait longtemps que l’aspect spirituel de Noël a cédé la place au côté commercial. Coup de projecteurs (ou de bougies) sur les statistiques.

Noël approche à grands pas et comme chaque année l’agitation est grande dans les magasins, lorsqu’il s’agit de faire des achats de dernière minute. Les cadeaux restent obligatoires, même en 2019. Le marché des cadeaux de Noël se chiffre par milliards en Suisse. Regardons d’un peu plus près les statistiques de Noël.

Nous pouvons estimer la dépense par habitant pour des cadeaux de Noël à environ 320 francs, soit un total 2,8 milliards de francs. Tout le monde ne dépense pas autant, mais nous sommes tout de même 4% à dépenser plus de 1’000 francs et 15% à dépenser moins de 100 francs. La majorité dépense entre 200 et 500 francs pour des cadeaux de Noël. Les hommes dépensent généralement 10% de plus que les femmes. Les habitants de la région lémanique dépensent le plus, suivis des Suisses du nord-ouest et des Zurichois. Par type de ménage, les familles avec enfants dépensent plus que les couples et les célibataires. Les habitants de Suisse orientale achètent le moins de cadeaux de Noël. L’achat sur place reste la forme d’achat préférée pour les cadeaux. 39% se rendent dans un centre commercial ou un grand magasin et ils sont à peine moins nombreux (36%) à fréquenter un magasin ou un commerce spécialisé. Seuls 4% achètent des cadeaux dans un magasin discount. Près d’un habitant sur cinq (6%) ne se déplace pas dans un magasin, mais commande ses cadeaux sur Internet, en restant confortablement chez soi. Plus de la moitié achète au moins une partie des cadeaux de Noël à l’étranger. La Poste suisse connaît également un pic d’activité en décembre. A elle seule, elle devrait traiter quelques 26 millions de colis dans le cadre du trafic de Noël.

Bien préparés 

Noël commence cependant bien avant le mois de décembre, car les Suisses et les Suissesses ne se ruent pas dans les magasins au dernier moment pour acheter leurs cadeaux. La moitié d’entre eux a déjà réglé l’achat des cadeaux un mois avant la date fatidique. Un autre cinquième effectue ses achats de Noël trois semaines avant et 15% deux semaines avant. Il ne reste donc plus que 10% environ qui arpentent les rues au cours de la dernière semaine précédant Noël. J’ai toujours l’impression qu’ils sont plus nombreux. Peut-être est-ce dû à la précipitation particulière des retardataires et de ceux qui doivent encore faire quelques achats au dernier moment. Globalement, la Suisse semble cependant être prête à temps pour la plus grande fête de l’année. Les habitudes d’achat avant Noël reflètent également l’une ou l’autre tendance, notamment les clichés de genre, à savoir la femme offre des chaussettes, l’homme des boucles d’oreilles. Les femmes ont tendance à dépenser plus pour des vêtements, les hommes pour des bijoux. Pour le divertissement, les femmes offrent plutôt des livres (même des livres électroniques), les hommes des smartphones ou des jeux vidéo. Le soir de Noël, les cadeaux sont déposés de préférence sous un sapin Nordmann (deux tiers de tous les sapins) ou un épicéa (20%). Les Suisses alémaniques privilégient majoritairement (62%) les bougies pour éclairer le sapin, contre seulement 12% pour les Suisses romands. Ces derniers préfèrent l’éclairage électrique. Plus de 90% des Romands décorent leur sapin de Noël d’une guirlande lumineuse. A propos de sapin: selon une enquête menée en 2017, 46% des personnes interrogées n’achètent pas du tout de sapin. 2% achètent le sapin le jour de Noël, au tout dernier moment.

Associations et coutumes 

Quelles associations faisons-nous avec Noël, la principale fête (avec Pâques et la Pentecôte) de l’année religieuse? Il semblerait qu’elles sont de moins en moins spirituelles. Pour la plupart d’entre nous, Noël consiste avant tout à passer du temps en famille. Le repas de fête et les cadeaux sont également indissociables de Noël, dans cet ordre. L’église ou l’office religieux ne viennent qu’ensuite. Dans le meilleur des cas; les gens se rendent alors à l’église le jour de Noël. Les gens ne sont certes plus que 20% à peine à associer Noël au souvenir de la naissance de Jésus, mais ils sont encore plus d’un tiers à se rendre à l’église, voire à l’office religieux, le jour de Noël. Cela fait longtemps que l’aspect spirituel de Noël a cédé la place au côté commercial. Mais on chante toujours sous le sapin de Noël, du moins un peu. Les airs traditionnels retentissent encore dans près d’un ménage alémanique sur deux, mais seulement dans un ménage romand sur quatre. Noël change, année après année, seule la date reste la même. J’en profite pour vous souhaiter un joyeux Noël et aussi une bonne année. Vous me retrouverez la deuxième semaine de janvier.

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