Cette orientation monétaire s’inscrit dans un contexte de croissance modérée et de ralentissement de l’inflation vers l’objectif de 2%.
Nos principales anticipations:
- Taux directeurs: Le Conseil des gouverneurs devrait réduire le taux de dépôt, principal taux de référence pour les marchés, de 25 points de base (pbs), pour le ramener à 2,0%, contre 4,0% un an plus tôt.
- Communication: La BCE devrait continuer de fonder ses décisions sur l’évolution des données économiques. Lors de la conférence de presse, sa présidente, Christine Lagarde, pourrait, selon nous, laisser entrevoir une pause monétaire en juillet, avant une réévaluation de la trajectoire en septembre. L’institution soulignera probablement que les risques pesant sur la trajectoire de l’inflation restent globalement équilibrés à moyen terme, justifiant une approche prudente dans la conduite de la politique monétaire – une position récemment réaffirmée par Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, reconnue pour son orientation résolument « hawkish ». Par ailleurs, en dépit des vents contraires liés aux tensions commerciales et aux surtaxes douanières, la BCE devrait considérer que la croissance de la zone euro reste résiliente, portée par la hausse des salaires réels et un marché du travail solide, deux facteurs clés soutenant la consommation des ménages.
- Prévisions économiques: Dans ses nouvelles projections, la BCE ne devrait pas apporter de changements notables à ses prévisions de croissance sur la période 2025-2027, par rapport à celles de mars, dans le cadre de son scénario de base, qui anticipaient une croissance respectivement de 0,9%, 1,2% et 1,3%. Côté inflation, l’institution devrait confirmer une convergence plus rapide vers sa cible de 2% dès cette année, soutenue par la baisse des prix du pétrole et l’appréciation de l’euro depuis les précédentes projections. Ces facteurs, conjugués à la concurrence accrue de la Chine sur les biens industriels dans la zone euro, devraient également peser sur les prévisions d’inflation pour 2026 et, probablement, pour 2027, estimées à 2,0% et 1,9% respectivement en mars. L’inflation sous-jacente, quant à elle, devrait se stabiliser autour de 2% sur cette même période (2025-2027).
En résumé
Comme largement anticipé, la baisse des taux décidée par la BCE en juin constituera une nouvelle étape vers une politique monétaire plus neutre, tout en conservant une approche prudente et fondée sur les données économiques.