Aviva Investors: l’année 2025 sera marquée par une forte incertitude politique

Communiqué, Aviva Investors

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L’équipe d’investissement la société de gestion d’actifs s’attend à ce que le rythme et l’ampleur de l’assouplissement monétaire diffèrent d’un pays à l’autre.
  • La politique commerciale sera un facteur crucial au cours des douze prochains mois, avec des tarifs douaniers potentiels dont les répercussions pourraient aller de mineures à très dommageables.
  • L’équipe d’investissement d’Aviva Investors s’attend à ce que le rythme et l’ampleur de l’assouplissement monétaire diffèrent d’un pays à l’autre.
  • L’équipe préfère aborder 2025 en surpondérant les actions américaines et le dollar américain, ainsi que les obligations d’État britanniques.

Aviva Investors, la société mondiale de gestion d’actifs d’Aviva PLC (‘Aviva’), s’attend à ce que l’année 2025 soit empreinte d’une grande incertitude politique. Au niveau économique mondial, ceci pourrait déboucher sur un large éventail de situations possibles, aussi bien positives que négatives.

De plus, le retour de Trump à la Maison Blanche devrait s’accompagner d’une série de changements majeurs dans tous les domaines du champ politique: du commerce à la fiscalité et aux dépenses, en passant par la réglementation, l’immigration et la politique étrangère. Tous ces aspects pris isolément pourraient déjà avoir des conséquences importantes, de sorte que leur l’enchaînement et leurs effets combinés constitueront un défi extrêmement difficile à relever pour les marchés. Or, si la voie à emprunter pour les affronter est claire pour chacun d’entre eux, le calendrier et l’ampleur de la tâche ne le sont pas.

Le recours renforcé aux tarifs douaniers est un exemple éloquent pour l’année à venir. Tout au long de la campagne pour l’élection présidentielle, il a été question d’imposer des droits de douane de 60% sur toutes les importations en provenance de Chine, et de 10% sur toutes les autres importations. Puis, plus récemment, Trump a brandi une nouvelle menace de 25% de tarifs douaniers sur toutes les marchandises canadiennes et mexicaines en direction des États-Unis, et de 10% supplémentaires sur celles provenant de Chine (visant donc les trois principaux partenaires commerciaux des États-Unis) si ces pays n’endiguent pas les flux d’immigration illégale et de drogues illicites. La réponse à la question de savoir si ces menaces représentent une approche réaliste des tarifs douaniers dépend probablement de ce qui les motive en fin de compte. Si elles sont utilisées comme moyen de pression dans le cadre d’un processus de négociation, leur effet risque de ne pas durer ou alors ces mesures pourraient ne jamais être appliquées. Mais si elles relèvent de la tentative de se dissocier de partenaires commerciaux clés, alors il semble plus probable que de nouveaux droits de douane seront appliqués, mais sans nécessairement avoir l’ampleur annoncée. Quelles que soient les décisions prises par le gouvernement américain, il est probable que les pays affectés réagiront, soit de manière conciliante, dans certains cas, soit en prenant des mesures de rétorsion. Par conséquent, nous pensons que la politique commerciale est susceptible de peser sur la croissance mondiale.

D’autres mesures politiques envisagées pourraient cependant être positives pour la croissance, en particulier aux États-Unis. La prolongation des réductions de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (censées arriver à échéance à la fin de 2025), ainsi que l’octroi de nouveaux allégements fiscaux aux particuliers et aux entreprises, devraient favoriser une nouvelle accélération de la croissance américaine en 2026. Des modifications de la réglementation pourraient également contribuer à stimuler la productivité et la croissance. La réaction des actions américaines au résultat de l’élection présidentielle (elles ont gagné environ 5%) laisse supposer que ces autres facteurs, associés à la poursuite de performances économiques solides, sont des moteurs plus importants en termes de perspectives économiques. Plus généralement, le scénario central d’Aviva Investors prévoit une croissance mondiale d’environ 3% en 2025 et 2026.

Pendant ce temps, l’Europe est confrontée au double défi de relations commerciales plus difficiles avec les États-Unis et d’un ralentissement de la croissance chinoise. À cela vient s’ajouter la pression potentielle exercée par les États-Unis pour que les pays du vieux continent réduisent leur dépendance à l’égard de la Chine comme partenaire commercial. Si dans son ensemble, la zone euro s’est raisonnablement bien remise de la crise énergétique de 2022/23, ce n’est pas le cas de l’Allemagne. La production industrielle reste faible, avec des défis structurels sur le plan des coûts et une concurrence féroce dans le secteur de l’automobile, du fait de la montée en puissance de la Chine comme exportateur mondial de véhicules électriques. Là encore, les responsables politiques devront se montrer à la hauteur du défi, avec un probable assouplissement des règles budgétaires en Allemagne, intervenant à la suite des élections fédérales de février, et éventuellement de nouveaux fonds mis à disposition par l’UE pour soutenir le secteur de la défense et d’autres domaines.

Au Royaume-Uni, la croissance et l’inflation se sont révélées un peu meilleures que prévu en 2024. Le nouveau gouvernement a augmenté les impôts et les dépenses - ces dernières davantage que les prélèvements fiscaux - afin de stimuler la croissance en 2025. Il règne toutefois de l’incertitude quant à la manière dont les entreprises réagiront à l’augmentation des cotisations à l’assurance nationale, une mesure qui risque d’avoir un impact négatif aussi bien sur la progression des salaires que sur l’emploi. Le Royaume-Uni pourrait également être visé par les nouveaux droits de douane américains, du moins dans certains secteurs, mais il ne disposera probablement que d’une faible marge de manœuvre budgétaire pour amortir les effets qu’ils auront sur le tissu industriel. Nous prévoyons une croissance européenne d’environ 1,2% en 2025, avec une inflation d’un niveau proche de l’objectif de 2%.

Pour ce qui est de l’allocation d’actifs, l’équipe d’investissement d’Aviva Investors préfère surpondérer les actions américaines, malgré leurs valorisations élevées. Les bénéfices devraient représenter le principal moteur de la croissance de l’année prochaine, avec des entreprises américaines plus susceptibles d’obtenir de meilleurs résultats que le reste du monde. Au demeurant, le thème de l’intelligence artificielle restera un moteur déterminant pour 2025, car les très grands centres de données, appelés «hypercalculateurs», continuent d’investir abondamment et les entreprises cherchent à faire avancer l’adoption de l’IA. L’équipe préfère surpondérer légèrement la duration, avec une préférence pour les gilts, car elle prévoit qu’en 2025, la Banque d’Angleterre abaissera ses taux plus fortement que ne l’anticipe le marché, sur la base de perspectives d’inflation plus faibles et d’une croissance plus timide que prévu. En revanche, l’équipe sous-pondère légèrement les obligations d’État japonaises (JGB), car dans ce pays, les perspectives d’inflation sont compatibles avec une normalisation plus rapide des taux que ce que laisse présager la courbe des JGB. L’équipe est globalement neutre en matière de crédit, avec des surpondérations dans le segment du haut rendement, financées par des sous-pondérations dans le segment de l’investment grade. Cela reflète assez bien l’écart relatif. Ces deux domaines sont serrés à l’aulne des références historiques, mais avec une dynamique de fin de cycle susceptible de soutenir ces écarts l’année prochaine, la reprise prévue dans le segment du haut rendement est plus attrayante. Enfin, elle s’attend à ce que le dollar américain s’apprécie en 2025, en particulier par rapport aux monnaies asiatiques, à mesure que les effets des droits de douane américains se feront sentir et que la surperformance des États-Unis stimulera les flux d’échanges.

Michael Grady, responsable de la stratégie d’investissement et économiste en chef chez Aviva Investors, explique: «Les perspectives économiques pour 2025 sont dominées par l’incertitude, ce qui, pour les marchés, laisse entrevoir un large éventail de développements possibles au cours des douze prochains mois. Nous pensons que les premières réponses seront apportées très bientôt et que les orientations politiques du président Trump apparaîtront plus clairement après son retour à la Maison Blanche.»

«L’évolution des tarifs douaniers américains sera un élément particulièrement important à surveiller en vue des perspectives économiques mondiales pour les douze prochains mois. Il reste à voir si certains des prélèvements proposés seront effectivement mis en œuvre. Quelle que soit l’issue, nous nous attendons à ce que les pays concernés réagissent en conséquence, ce qui créera un environnement politique tendu et incertain qui finira sans doute par peser sur la croissance mondiale.»

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