Après le Brexit, les moyennes capitalisations britanniques rebondissent

Salima Barragan

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L’index anglais des Mid Caps est plus dynamique que celui des Large Caps, observe Richard Watts de Jupiter AM.

L’adoption du Brexit au 1er février 2021 a levé des doutes sur le futur économique au Royaume-Uni... et a redynamisé les actions britanniques. Pourtant, elles se traitent toujours avec une décote vis-à-vis des actions mondiales car leur prix n’a pas entièrement intégré les avantages du «divorce à l’anglaise». Richard Watts, co-responsable de la stratégie pour les petites et moyennes capitalisations britanniques chez Jupiter Asset Management, fait le point sur ce marché en plein rebondissement.

La fin des incertitudes n’est pas entièrement dans les prix

Du côté macroéconomique, les données sur le marché du logement, sur les ventes au détail et sur l'emploi démontrent bien une continuité de la reprise économique, soutenue par le gouvernement ainsi que par le programme de vaccination réussi. Du côté microéconomique, les moyennes capitalisations boursières ont publié des revenus plus solides que les petites ou les grandes. «Les mid caps ont affiché une solide performance après la pandémie parce que la plus grande partie des titres de cet univers est très sensible à l’activité économique», note Richard Watts qui mise sur la reprise mondiale. «Dans notre scénario de base confiant sur l’évolution conjoncturelle, les moyennes capitalisations vont se distinguer. Pour l’instant, seules les grandes capitalisations traitent avec une prime reflétant les attentes de la reprise des profits ; et c’est cet élément qui mènera les indices des moyennes capitalisations. Vis-à-vis des actions mondiales, tous les indices britanniques se traitent encore avec une décote, parce que leur prix n’a pas encore intégré tous les bénéfices du Brexit.»

Le marché a répondu à l’embellie conjoncturelle en permutant les meneurs de jeu,
et les actions de valeur sont revenues en grâce après quelques années d’oubli.

Avec l’économie, l’inflation repart également: «Nous avons observé une hausse des prix sur les biens de tous les jours. A côté de cela, les ruptures de la chaine d’approvisionnement qui ont occasionné des délais plus longs pour toutes les entreprises, ont résulté en un rallongement des délais et une hausse du prix des matériaux», explique Richard Watts qui assure cependant qu’elle sera transitoire, «car je n’attends aucune surchauffe sur le marché du travail qui sera la clé sur le long terme».

Changement de dynamique de marché

Le marché a répondu à l’embellie conjoncturelle en permutant les meneurs de jeu, et les actions de valeur sont revenues en grâce après quelques années d’oubli. Mais les gagnants ne se limiteront pas à un style d’actions. «Nous sommes plus exposés aux actions de valeur ainsi qu’aux champions de la reprise, mais restons toujours surpondérés sur les actions de croissance structurelle, car si le leadership s’élargit, nous auront aussi de belles performances avec certaines actions de croissance», estime Richard Watts.

Zoom sur quelques moyennes capitalisations britanniques

Les mid caps cumulent le meilleur des deux mondes. Contrairement aux petites capitalisations, leurs revenus sont moins volatils. En revanche, elles sont capables de multiplier leurs profits bien plus rapidement que les grandes capitalisations lors d’une reprise économique. «Elles sont également plus dynamiques que les large caps, offrant ainsi de nouvelles opportunités d’achat plus fréquemment», relève Richard Watts. Enfin, cet univers est peu couvert par les analystes financiers.

Du côté des actions de croissance structurelle, il a récemment réduit sa position dans ASOS au profit d’ASCENCIAL dont la moitié du chiffre d’affaires, qui provient de l’organisation de foires commerciales, avait été pénalisé par la pandémie. Mais la seconde portion des revenus provient d’activités en lien avec le e-commerce et les Analytics, qui se sont très bien comportées durant le confinement. «Nous partons du principe que les événements vont reprendre le dessus car nous observons déjà un plus grand optimisme dans les voyages depuis 5 semaines», commente-il. Du côté des valeurs cycliques, il a étoffé sa position dans Trainline.com il y a 7 semaines parce que le titre offrait un bon point d’entrée en termes de valorisation. Il a également acheté des actions du leader anglais du recrutement Page Groupe «dont les douze derniers mois étaient phénoménaux» ainsi que des titres de la chaine de boulangerie Greggs.