Actuellement, les risques l’emportent sur les opportunités

Beat Thoma, Fisch Asset Management

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Pour l'heure, différents facteurs positifs continuent d’atténuer le risque de récession à moyen terme.

L’impact direct de la guerre en Ukraine sur les marchés financiers reste limité. Mais les conséquences indirectes, sous la forme d'attentes inflationnistes plus élevées, d'une politique monétaire plus restrictive qui en découle aux États-Unis et dans la zone euro et, parallèlement, d'une baisse de la confiance des consommateurs, gagnent de plus en plus en importance. D’où la poursuite du net ralentissement de la croissance économique mondiale. Mais pour l’heure, différents facteurs positifs, notamment le dynamisme de l’emploi, la forte impulsion du crédit, les liquidités abondantes des ménages et une légère pentification des courbes de taux, continuent d’atténuer le risque de récession à moyen terme. Parallèlement, le resserrement monétaire en Chine et au Japon compense l’approvisionnement général en liquidités, mais ne suffit pas totalement à amortir la trajectoire plus restrictive des banques centrales américaine et européenne.

Malgré un environnement globalement équilibré, des risques potentiels subsistent, notamment la hausse des anticipations d’inflation et le resserrement quantitatif (vente d’emprunts d’Etat) de la Réserve fédérale américaine (Fed) à partir de mai. Si la dynamique de l'inflation a peut-être dépassé son point culminant (en raison d'effets de base, d'un ralentissement conjoncturel global et d'une certaine stabilité des prix de l'énergie), il n'en reste pas moins que l'inflation reste élevée. Mais il pourrait tout de même être plus lent qu'espéré, ce qui entraînerait une hausse des anticipations d'inflation à long terme. Ce serait alors un sérieux problème, susceptible de produire des effets de second tour. Si le resserrement de la politique monétaire devait encore s’intensifier, ce qui est une probabilité, l’on peut s’attendre à une réduction plus importante que prévu du bilan de la Fed (ventes d’emprunts d’Etat).

Si cette réduction du bilan de la banque centrale, de l'ordre d'une centaine de milliards de dollars par mois, devait avoir lieu à partir du mois de mai, de fortes corrections, voire des baisses à deux chiffres, sont envisageables sur les marchés des actions et du crédit. Mais pour le moment, les marchés des devises et financiers restent à l’équilibre et les facteurs techniques sont neutres. Les marchés ont intégré dans les cours une bonne partie des mauvaises nouvelles, dont le resserrement monétaire de la Réserve fédérale américaine. De même, les attentes de marché sont réalistes et prudentes. Toutefois, les investisseurs doivent garder à l’esprit le fait que le profil risque/rendement est actuellement fortement asymétrique. Le risque de pertes l’emporte sur le potentiel de gains de cours. Des perturbations mineures, par exemple en raison de la volatilité accrue sur les marchés des devises, pourraient entraîner de fortes corrections sur les marchés. En conséquence, il est recommandé de suivre de près les événements et d’adapter ses décisions de placement aux fragilités actuelles.

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