Actions: pas de lumière au bout du tunnel

Arthur Jurus, ODDO BHF

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L'objectif de la Fed est de ramener l'inflation à 2%. Pour cela, un niveau de taux d'au moins 4,5% est nécessaire selon le Président de la Fed de New York, John Williams.

La timide reprise des marchés boursiers au début du mois d'octobre a été rapidement étouffée. Nous considérons deux facteurs explicatifs: le marché de l’emploi américain et l’inflation. Le taux de chômage aux Etats-Unis est retombé à son niveau le plus bas de 3,5% en septembre 2022. De même, la croissance de l'emploi, avec un gain mensuel de 263'000 postes en septembre 2022, confirme que l’emploi total est désormais supérieur à son niveau de fin 2019 et donc que l’inflation salariale de +5% pourrait persister. Par ailleurs, malgré la baisse continue des prix de l'énergie, l'inflation ne diminue que légèrement, de 8,3% et 8,2% sur un an. Dans ce contexte, les rendements obligataires à 10 ans ont également augmenté et évolue à proximité des 4%. Par conséquent, de nouvelles hausses de taux de court terme sont envisageable et un pic à 4,9% est désormais attendu pour le deuxième trimestre 2023.

Le potentiel de hausses supplémentaires du taux directeur indique que les rendements n'ont pas atteint leur sommet.

L'objectif prioritaire de la Fed est de ramener l'inflation à 2%. Pour cela, un niveau de taux directeur d'au moins 4,5% est nécessaire selon le Président de la Fed de New York, John Williams. Actuellement, l’inflation sous-jacente, hors prix de l’énergie et de l’alimentaire, reste élevée (+6,6% sur un an). Les prix des loyers et de la santé progressent notamment. La continuation de la hausse des taux, nécessaire pour répondre à une inflation tenace, sera donc coûteuse. Les hausses de taux rendent les emprunts plus chers, ce qui pèse sur l'investissement et la demande. Néanmoins, pour de nombreux membres de la Fed, le coût d'une réaction trop faible de la banque centrale dépasserait probablement le coût d'une réaction excessive.

Le potentiel de hausses supplémentaires du taux directeur indique que les rendements n'ont pas atteint leur sommet. En particulier, les avertissements se multiplient selon lesquels le plein fonctionnement du marché des obligations américaines n'est pas garanti en cas de stress et pourrait renforcer la volatilité. Cela est expliqué par la forte augmentation de l'encours et par la diminution des stocks commerciaux des négociants primaires.

On ne voit donc pas encore la ‘lumière au bout du tunnel’. L'expérience des précédentes phases de récession nous apprend qu'une reprise durable des marchés boursiers n'intervient qu'à un stade plus avancé de la récession. Si la situation économique ne devait pas s'éclaircir de manière inattendue, nous souhaiterions garder la poudre au sec encore un moment.

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