«Don't look back, don't look down»

Igor de Maack, Vitalépargne

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Les investisseurs ne devront pas regarder en arrière (back) car l’année 2022 ne pourra probablement pas porter le CAC 40 à des niveaux de performance similaires à l’année 2021.

L’instant marché financier

Alors que la sortie du film satirique et apocalyptique Don’t look up avec Leonardo DiCaprio fait un tabac sur la plateforme Netflix, les débuts d’années constituent toujours des moments propices aux prévisions et oracles sur le sens des marchés financiers.

Les investisseurs ne devront pas regarder en arrière (back) car l’année 2022 ne pourra probablement pas porter le CAC 40 à des niveaux de performance similaires à l’année 2021. En effet, l’indice parisien dividendes réinvestis a dépassé 30% tandis que le Nasdaq a encore une fois affiché une performance à deux chiffres supérieurs à 20%.

Il est aussi difficile de regarder en arrière sur le plan sanitaire tant la situation de début 2022 n’a rien à voir avec le début 2021. Même si les variants Omicron et Delta continuent de diffuser la Covid-19, les couvertures vaccinales permettent désormais de piloter l’épidémie sans mettre en danger l’activité économique de manière majeure.

L’histoire de la naissance du vaccin ARN Messenger demeure fascinante puisque le concept biologique a été découvert pour la première fois en 1962 par deux chercheurs français notamment : François Jacob et Jacques Monod. Les États-Unis ont été les seuls à proposer rapidement une solution vaccinale sous l’impulsion notamment de la firme dirigée par un Français (Stéphane Bancel). Ainsi, la triple alliance d’une administration efficace, de la fluidité des capitaux assurée par des fonds d’investissements preneurs de risques et d’individus charismatiques de très haut niveau académique et culturel ont abouti à une réponse inédite à cette pandémie mondiale.

Il ne faut donc pas forcément regarder en bas (down) pour l’évolution future des indices ou des portefeuilles boursiers. Bien sûr, l’économie affronte des vents plus contraires : de l’inflation, des pénuries et des taux d’intérêts qui pourraient monter avec des décisions moins favorables de la part des banques centrales. L’environnement monétaire demeure clé pour un investisseur et tout retrait massif ou soudain des liquidités lui fera peur.

Le contexte géopolitique sera aussi mouvementé (Ukraine, Taïwan). Les démocratures affrontent les démocraties dans un style de confrontation post-soviétique qu’on pourrait résumer par une boutade qu’on attribue à Gorbatchev « tout ce qui est à moi est à moi et tout ce qui est à toi est négociable ». Cela devrait notamment jouer sur l’énergie et les échanges mondiaux puisque la Russie et la Chine en sont des maîtres difficilement contestables.

Enfin, et c’est sûrement un des grands enjeux de nos sociétés modernes, il faudra s’adapter à l’uniformisation de la consommation. Les individus et les corps sociaux ont dépassé la notion de « pouvoir d’achat ». C’est désormais la notion de « vouloir d’achat » qui prime. Les réseaux sociaux et la diffusion des produits et services à grande échelle via des plateformes numériques ou médias donnent l’impression à tous que tout est accessible. Or, chacun sait que cela n’est pas possible car l’argent manque à certaines couches de la population. Les écarts se creusent et les revendications augmentent : deux thèmes qui seront centraux dans le débat de l’élection présidentielle française et également dans la présidence française de l’Europe.

La valeur du mois: SARTORIUS STEDIM

La société de matériel médical a confirmé ses objectifs annuels pour 2021 : une croissance de chiffres d’affaires de 48% et une marge d’EBITDA de 36%.

La capitalisation boursière s’élève aujourd’hui à 44 milliards d’euros avec un niveau de valorisation digne des valeurs technologiques (PE 2022 supérieur à 60x).

Le mot de la fin

En juillet 2021, un jeune informaticien canadien a réussi à communiquer pendant plusieurs mois par chatbot (logiciel de communication fondé sur l’intelligence artificielle) avec sa petite amie décédée. Une entreprise avait réussi à programmer une personnalité virtuelle à partir de tous les messages précédant son décès.

Ainsi, les «deadbots» permettraient désormais de converser avec les morts, une preuve supplémentaire que le métaverse, cher à Mark Zuckerbeg, prend pied dans nos imaginaires.

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