Cascadie

Igor de Maack, Vitalépargne

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À défaut de vivre en «Absurdie», comme le chantait Michel Sardou, les marchés financiers ont semblé vivre depuis quelques jours en «Cascadie», soit le nom d’une faille tellurique au Nord-Ouest de l’Amérique du Nord qui pourrait être responsable de séismes géants.

Depuis quelques semaines, les records d’indice sont tombés en cascade sur un nombre important de marchés boursiers mondiaux.

L’instant marché financier

À défaut de vivre en «Absurdie», comme le chantait Michel Sardou, les marchés financiers ont semblé vivre depuis quelques jours en «Cascadie», soit le nom d’une faille tellurique au Nord-Ouest de l’Amérique du Nord qui pourrait être responsable de séismes géants.

En effet, les bourses mondiales ont franchi des niveaux jamais atteints au cours du mois de novembre dans une alacrité faisant oublier les quelques risques sous-jacents et notamment le risque sanitaire.

La cinquième vague de la pandémie qui impose une accélération de l’injection de la troisième dose de vaccin combinée à la découverte d’un variant (Omicron) dont on ne sait pas grand-chose à ce jour a entraîné une correction rappelant celle de mars 2020 en intensité et en volatilité.

Les indices mondiaux ont tous perdu entre 2 et 5% dans des conditions de liquidité de fin d’année. C’est donc dans cet environnement aux contours plus incertains et à la volatilité plus élevée qu’il faudra terminer une année hors normes.

L’indice de volatilité (VIX) est passée de 15 à plus de 27 en un mois. On pourrait arguer que la réaction des marchés paraît exagérée mais les commentaires du patron de Moderna sur la moindre efficacité des vaccins sur le variant Omnicron contribuent à diffuser les angoisses.

Les informations et données macroéconomiques vont passer au second plan dans les quelques jours et semaines à venir et ce malgré une reprise qui ne peut être démentie depuis des mois. En revanche, la question va commencer à être posée pour 2022 si le variant Omicron entraîne des mesures contraignantes pour les affaires économiques (fermeture des frontières, confinements partiels).

Tous les investisseurs sages savent que les records sont faits pour être battus. Ainsi, le marathonien kenyan a battu en 2019 le record du monde du marathon en 1h et 59 minutes 40s (dans des conditions non officialisées). Mais certains records sont aussi faits pour durer. Ainsi, le record du 100 mètres féminin (10s 49) est toujours détenu par Florence Griffith-Joyner depuis 1988.

Les bourses n’échappent pas non plus à certaines règles de la nature humaine. Tant que l’impact du nouveau variant n’est pas mieux apprécié, les bourses mondiales risquent d’être chahutées. La désensibilisation des portefeuilles et des allocations au risque demeure pour l’instant la position à tenir pour passer un Noël au chaud. Il sera toujours temps de repenser au risque actions d’ici le début d’année 2022.

La valeur du mois: VALNEVA

Cette biotech française a obtenu l’autorisation de la Commission Européenne pour la fourniture maximum de 60 millions de doses de son vaccin.

La société a, par ailleurs, publié une croissance de 19% du chiffre d’affaires sur les neufs derniers mois de 2021.

Sur les cinq dernières années, la performance du cours est de 1000%.

Le mot de la fin

En 1520, François 1er, près de Calais, essayait d’obtenir le soutien du roi d’Angleterre Henri VIII contre Charles Quint dans une vaine tentative.

Cette scène immortalisée dans le tableau de Bouterwerk (L’Entrevue du Camp du Drap d’Or) raisonne aujourd’hui tristement à l’heure des négociations post-Brexit difficiles entre la France et le Royaume-Uni notamment sur les licences de pêche mais aussi après le tragique naufrage des migrants dans la Manche.

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