Zone euro: la hausse des salaires va rester «le principal moteur» de l’inflation (BCE)

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A l’avenir, les salaires vont continuer à progresser mais cela ne doit pas être interprété comme «un changement permanent dans la dynamique des salaires nominaux», selon le chef économiste Philip Lane.

La croissance des salaires va continuer d’alimenter l’inflation en zone euro même une fois passés les chocs liés à la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine, a estimé vendredi le chef économiste de la Banque centrale européenne.

«Même après que les facteurs énergétiques et pandémiques auront disparu» des dynamiques inflationnistes, «la hausse des salaires sera le principal moteur de la hausse des prix au cours des prochaines années», écrit Philip Lane dans un blog publié sur le site de la BCE.

Alors que l’inflation a dépassé la barre des 10% cet automne dans la région, la BCE redoute que ne s’enclenche une spirale salaires-prix qui pourrait faire dérailler son scénario de retour progressif de l’inflation vers son objectif de 2%.

Ce phénomène n’est cependant pas observé pour le moment, les dernières négociations contractuelles ayant généralement abouti à une augmentation de salaire en moyenne de 3,8% pour 2022 et de 3,5% pour 2023, note M. Lane.

En Allemagne, près de 4 millions de salariés du secteur industriel, dans l’électronique et la métallurgie, ont obtenu vendredi une hausse de salaires de 8,5% sur deux ans.

Ces progressions sont certes perçues comme «supérieures à la normale» mais elles reflètent «en grande partie le processus de rattrapage consécutif à la baisse des salaires réels qui s’est produite depuis le milieu de 2021», quand les prix de l’énergie et des matières premières ont fait flamber l’inflation globale et rogné le pouvoir d’achat.

A l’avenir les salaires vont continuer à progresser mais cela ne doit pas être interprété comme «un changement permanent dans la dynamique des salaires nominaux», selon M. Lane.

Une fois la phase de rattrapage salarial passée, «on peut s’attendre à ce que les salaires nominaux progressent au rythme correspondant à la somme de la croissance de la productivité du travail et de l’objectif d’inflation de 2%», conclut-il.

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