USA/Fed: Christopher Waller favorable à davantage de hausses de taux

AWP

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De son côté, le président de l’antenne de Chicago, Austan Golsbee, qui dispose cette année du droit de vote tournant au sein du comité monétaire, appelle à ne pas être «trop agressifs».

Un responsables de la banque centrale américaine (Fed) s’est montré vendredi favorable à une ou des hausses supplémentaires du taux directeur, face à une inflation toujours trop forte, mais un autre a jugé nécessaire de ne pas être «trop agressifs».

«Le marché du travail reste solide et assez tendu, et l’inflation est bien supérieure à l’objectif, de sorte que la politique monétaire doit être encore resserrée», a déclaré Christopher Waller, l’un des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine.

Et «la politique monétaire devra rester restrictive pendant une période de temps substantielle et plus longtemps que les marchés ne l’anticipent», c’est-à-dire que les taux pourraient rester élevés plus longtemps que prévu, estime-t-il.

«Je suis prêt à ajuster ma position en fonction de ce que nous apprendrons sur l’économie», d’ici la prochaine réunion de la Fed les 2 et 3 mai, a-t-il ajouté, «y compris sur les conditions de prêts».

La crise du secteur bancaire pourrait en effet avoir conduit à un accès plus difficile au crédit pour les ménages et les entreprises, ce qui les conduirait à repousser certaines dépenses et aurait ainsi le même effet qu’un relèvement par la Fed de son principal taux directeur.

«On ne sait pas dans quelle mesure les tensions dans le système bancaire pèseront sur l’activité économique. Si les banques estiment qu’elles doivent ajuster leurs modèles commerciaux ou sont incertaines quant à la stabilité de leur base de dépôts ou à la dynamique de l’économie, elles peuvent durcir les conditions de crédit et réduire les prêts», a remarqué Christopher Waller.

«Il est important de noter qu’il y avait des signes de resserrement des conditions de crédit cette année avant que les problèmes n’apparaissent dans le système bancaire», a-t-il cependant relevé.

Le président de l’antenne régionale de la Fed de Chicago, Austan Golsbee, qui dispose cette année du droit de vote tournant au sein du comité de la Fed, s’est montré plus prudent: «n’oublions pas que nous avons beaucoup relevé», a-t-il averti.

La banque centrale, en effet, a rehaussé son taux directeur de près de 5 points en un an, du jamais vu depuis le début des années 1980.

Or, «il faut du temps pour que cela fasse effet», a-t-il précisé, «et si vous ajoutez à cela les tensions sur le secteur financier, ne soyons pas trop agressifs».

Réagissant aux récents indicateurs d’inflation et de consommation, M. Golsbee souligne qu’»il semble que cela va dans la bonne direction».

L’inflation aux États-Unis a ralenti à 5% sur un an en mars, au plus bas depuis presque deux ans, selon l’indice CPI publié mercredi. Toujours trop élevé, cependant, par rapport à l’objectif de 2% de la Fed.

«Ce que je regarde, très clairement pour venir à la prochaine réunion du FOMC, c’est ce qui se passe concernant le crédit. A quel point le crédit est-il serré et dans quelle mesure existe-t-il un resserrement du crédit», a encore souligné Austan Golsbee.

 

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