Donald Trump a été officiellement désigné lundi candidat des républicains à la présidentielle du 5 novembre et a choisi un sénateur de 39 ans pour l’épauler dans la course, au premier jour d’une convention chamboulée par sa tentative d’assassinat.
«J’ai décidé que la personne la plus apte à assumer la fonction de vice-président des Etats-Unis était le sénateur J.D. Vance, du grand Etat de l’Ohio», a indiqué Donald Trump sur son réseau, Truth Social.
Ancien militaire et auteur à succès, ce jeune élu au profil éclectique n’a eu de cesse de défendre au Congrès les causes chères à l’ex-homme d’affaires, comme la lutte contre l’immigration et la défense du protectionnisme économique.
Sa sélection par l’ancien président a été reçue aux cris de «J.D!», «J.D!», «J.D.!» à Milwaukee, ville de la région des Grands Lacs qui accueille la convention républicaine.
Quelques minutes plus tard, Donald Trump a été désigné comme le candidat des républicains à la présidentielle du 5 novembre. Une mission que le septuagénaire acceptera de façon formelle jeudi, lors d’une soirée spectaculaire, ponctuée par le lâcher de 100.000 ballons rouges, blancs, et bleus, point d’orgue de la semaine.
«Nous devrions tous être reconnaissants de pouvoir voter pour Trump après ce qui s’est passé samedi», a souligné un représentant de la délégation du New Jersey.
Des milliers de policiers
Car les dizaines de milliers de républicains réunis à Milwaukee ont failli perdre leur héros, visé par des tirs lors d’un meeting en plein air, en Pennsylvanie.
Des milliers de policiers sont déployés dans les rues de l’ancienne ville industrielle, sous haute tension. «S’ils ne sont pas anxieux, alors moi non plus», confie à l’AFP Tim Hawkins, 57 ans, venu de l’autre bout du pays.
Le lieu choisi pour la convention est un immense complexe sportif, dont les murs sont recouverts de grandes photographies à la gloire du 45e président des Etats-Unis, qui veut être aussi le 47e.
Les thèmes majeurs de la convention seront le pouvoir d’achat, l’immigration, la criminalité et la sécurité garantie par une Amérique forte.
A l’exception de son discours prévu jeudi, le septuagénaire républicain garde son emploi du temps extrêmement discret, sécurité oblige.
«Soirées en prime-time»
Car l’image que tout le monde a en tête, et qui a fait le tour du monde, c’est celle d’un Donald Trump à l’oreille ensanglantée, le poing brandi, évacué de façon précipitée par ses gardes du corps d’un meeting de campagne en Pennsylvanie.
Cette attaque a choqué une société américaine de plus en plus polarisée, ulcérant les plus radicaux des militants trumpistes, qui accusent ouvertement les démocrates d’en porter la responsabilité.
Avec ses plus de 50.000 participants, la convention de Milwaukee est un événement ultra sécurisé.
Des périmètres entiers du centre-ville sont clôturés par de grandes grilles métalliques et quadrillés par des agents du Secret Service, la police d’élite qui fait l’objet de vives critiques pour ne pas avoir bien protégé Donald Trump lors de son meeting en plein air samedi.
Mais le dense programme de la convention est maintenu. «En dehors de mesures de sécurité renforcées hors du périmètre, il n’y aura pas un seul changement au planning», déclare à l’AFP David Bossie, un proche de Donald Trump qui co-préside la convention.
Chamboulant son emploi du temps, le président Joe Biden s’est lui employé à faire retomber la tension durant ce week-end qui marquera le pays.
Il a en revanche critiqué la sélection par Donald Trump de J.D. Vance comme son bras droit, accusant le sénateur de l’Ohio de «vouloir augmenter les impôts pour les ménages de la classe moyenne tout en favorisant des réductions d’impôt pour les riches».
L’attaque perpétrée contre Donald Trump pourrait être bénéfique pour le républicain sur le plan électoral, estiment des experts.
Pour Martin Kutlzer, résident de Milwaukee et sympathisant républicain, nul doute: la course pour la Maison Blanche est «pliée». «Donald Trump va gagner, parce qu’on a toujours tendance à se rassembler autour de ceux qui ont été touchés», clame fièrement le sexagénaire à l’AFP.