USA: Powell sonne l’alarme pour le plafond de la dette

AWP

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Le président de la Fed plaide pour le relèvement de la limite de l’endettement du pays afin d’éviter le défaut de paiement à tout prix.

Le président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell a alerté le Congrès sur la nécessité de relever le plafond de la dette pour éviter à tout prix un défaut de paiement des Etats-Unis.

La limite d’endettement du pays, fixée périodiquement par le Congrès, avait été suspendue il y a un an jusqu’au 2 mars, mais elle entre à nouveau en vigueur ce week-end, interdisant bientôt au Trésor d’emprunter pour financer le gouvernement.

«Nous n’avons jamais manqué de payer nos échéances. Il faut empêcher que cela se passe. Notre note de solvabilité en tant que pays est un actif si important qu’on doit tout faire pour éviter» le défaut de paiement, a plaidé M. Powell devant une commission de la Chambre des représentants.

Le nouveau plafond de la dette qui va être réinstauré équivaut au montant actuel de cet endettement soit 21.900 milliards de dollars au 31 janvier.

Avec les emprunts d’Etat intervenus en 2018, c’est 1.500 milliards de plus que le précédent plafond. Le gouvernement fédéral prévoit en outre d’emprunter au moins 1.000 milliards de dollars cette année.

Avant que les Etats-Unis ne tombent en défaut de paiement, ce qui n’est jamais arrivé dans l’histoire et provoquerait une catastrophe sur les marchés financiers, le Trésor américain a la possibilité d’user de mesures extraordinaires pendant plusieurs mois pour financer l’administration.

Interrogé au Congrès, M. Powell a indiqué qu’il y avait une «grande incertitude sur le moment où le Trésor sera à court d’argent et ne pourra pas payer les factures». «Cela pourrait être à la fin de l’été ou à l’automne», a ajouté le patron de la Fed.

Selon une estimation publiée mardi par le Bureau du budget du Congrès (CBO), le Trésor sera à court de trésorerie «à la fin de l’année budgétaire ou au début de la prochaine», soit en septembre ou octobre, l’année fiscale américaine se terminant en septembre.

Le Trésor lui-même n’a pas donné d’estimation sur combien de temps il pourrait opérer sans emprunter: «il est trop tôt pour fournir une projection précise sur combien de temps les mesures extraordinaires vont durer», avait indiqué le Trésor fin janvier.

La prérogative du Congrès pour relever le plafond de la dette a régulièrement été une épée de Damoclès pour l’administration américaine ces dernières années. C’est une façon pour les élus de peser sur les dépenses du gouvernement mais elle entre en contradiction avec le fait que le budget étant approuvé séparément, il autorise déjà ces dépenses avant que le feu vert soit donné sur les emprunts pour financer ces dépenses.

En 2011, l’impasse sur la dette avait fait trembler les marchés financiers lorsque, pour la première fois de l’histoire contemporaine, la note de solvabilité des Etats-Unis a été abaissée à AA+, au lieu du très convoité AAA, par l’agence de notation Standard and Poor’s.

A l’automne 2013, faute d’accord entre l’administration démocrate et les républicains au Congrès, les services du gouvernement avaient dû fermer lors d’un «shutdown» de deux semaines sous l’administration Obama.

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