USA: les profits des banques s’envolent avec l’amélioration de l’économie

AWP

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Les faillites sont finalement restées limitées grâce aux aides. Les banques sont plutôt optimistes pour les mois à venir.

Les banques américaines JPMorgan Chase, Wells Fargo et Goldman Sachs ont vu leurs profits bondir au premier trimestre, profitant de l’amélioration de l’économie pour réduire leurs réserves et de la bonne santé des marchés financiers.

Le bénéfice net de JPMorgan Chase a été multiplié par cinq à 14,3 milliards de dollars, celui de Wells Fargo par sept à 4,74 milliards de dollars tandis que Goldman Sachs a dégagé un bénéfice net record de 6,8 milliards de dollars.

Face à la crise économique provoquée par la pandémie, les établissements financiers avaient mis des milliards de côté l’an dernier pour faire face aux éventuels impayés de leurs clients.

Mais les particuliers et de nombreuses entreprises ayant été soutenus par les aides des autorités américaines, les faillites sont finalement restées limitées. Et les banques sont plutôt optimistes pour les mois à venir.

JPMorgan Chase a en conséquence diminué ses réserves de 5,2 milliards de dollars et Wells Fargo de 1,6 milliard.

Le risque que les clients ne remboursent pas leurs emprunts «semble désormais derrière nous», a souligné l’analyste Ken Leon du cabinet CFRA.

Potentiel de croissance robuste

«Avec toutes les dépenses de relance, les dépenses d’infrastructure potentielles, la poursuite de l’assouplissement quantitatif (mené par la Banque centrale), l’état de santé financier des consommateurs et des entreprises et l’euphorie autour de la fin potentielle de la pandémie, nous pensons que l’économie a un potentiel de croissance extrêmement robuste sur plusieurs années», a relevé M. Dimon.

Son établissement a moins prêté sur le trimestre, et les revenus tirés de la banque de détail ont diminué de 6%.

Mais c’est «une bonne nouvelle», a affirmé M. Dimon lors d’une conférence téléphonique.

«Les consommateurs ont tellement d’argent qu’ils remboursent les prêts de leurs cartes de crédit», a-t-il souligné.

Les entreprises de leur côté ont profité des larges sommes injectées par la Banque centrale américaine (Fed) l’an dernier pour lever de l’argent sur les marchés et rembourser les prêts aux banques, a ajouté M. Dimon.

Chez Wells Fargo également, les services bancaires aux consommateurs et aux petites entreprises ont reculé de 6% par rapport aux trois premiers mois de 2020 en raison notamment de taux d’intérêt qui restent bas et de la faible demande pour les prêts.

Même s’ils ont un peu remonté pendant le trimestre, les taux restent à un niveau historiquement faible. Cela pèse sur la rentabilité des banques universelles comme JPMorgan et Wells Fargo, qui gagnent moins d’argent quand elles prêtent aux particuliers et entreprises.

Banquiers d’affaires et traders

Les géants de Wall Street ont en revanche bien profité de l’intense activité sur les marchés financiers en début d’année, où les indices ont grimpé à des sommets et les introductions en Bourse se sont multipliées.

Goldman Sachs a vu le chiffre d’affaires de son activité de banque d’investissement -- quand l’établissement aide les entreprises à récolter de l’argent sur les marchés ou à mener une opération de fusion-acquisition par exemple -- bondir de 73% pour atteindre un chiffre d’affaires record.

Les revenus tirés du courtage d’actions, de matières premières, d’obligations et d’autres produits financiers ont progressé de 47%.

Chez JPMorgan, les revenus tirés de la banque d’affaires se sont envolés de 46%.

«La question est désormais de savoir si la performance du premier trimestre peut se répéter jusqu’à la fin de l’année», remarque M. Leon. «Pour l’instant les entreprises comme les investisseurs semblent prêts à continuer à prendre des risques (...). Le moment est idéal pour les banques d’affaires.»

L’un des risques qui planent sur les marchés est que l’accélération de la croissance fasse monter l’inflation et incite la banque centrale américaine à resserrer l’argent disponible, a souligné le PDG de Goldman Sachs, David Solomon, lors d’une conférence téléphonique. Mais ce n’est pas l’option la plus probable «à court terme», selon lui.

A Wall Street à la mi-séance, l’action de JPMorgan Chase reculait de 1% tandis que celle de Goldman Sachs prenait 3,5% et celle de Wells Fargo 5,1%.

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