USA: les aides publiques «vitales» pour l’économie (Fed)

AWP

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«La reprise est susceptible de faire face à des vents contraires (...) et une deuxième vague amplifierait ce défi. Les aides publiques resteront vitales», a déclaré la gouverneure Lael Brainard.

Un soutien budgétaire reste «vital» pour permettre à l’économie américaine de traverser la crise du COVID-19, a estimé mardi une responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed), alertant également sur le danger d’une deuxième vague de contaminations.

«La reprise est susceptible de faire face à des vents contraires (...) et une deuxième vague amplifierait ce défi. Les aides publiques resteront vitales», a déclaré Lael Brainard, gouverneure de la Fed, lors d’une conférence virtuelle de l’Association nationale pour l’économie des entreprises (NABE).

Selon elle, «le rebond rapide et fort de l’activité est dû pour une part non négligeable à un soutien budgétaire considérable et rapide».

L’économie américaine a montré en mai et juin les signes d’un début de reprise. Le chômage, qui avait grimpé à 13,3% en mai, est redescendu en juin à 11,1%.

L’Etat fédéral a mis en oeuvre des mesures de soutien financier aux entreprises et particuliers, et la Fed a notamment permis aux banques de continuer à prêter de l’argent. Pour Lael Brainard, «on observe une corrélation entre l’arrivée de ces paiements et les dépenses réelles», et «un impact sur le secteur des petites entreprises», limitant le chômage.

Dans le cas d’une deuxième vague de contaminations, ce soutien permettrait «à la fois (de) répondre à la demande immédiate et d’éviter des dommages à long terme sur la capacité de production de notre économie».

Certains Etats du pays, comme le Texas, la Floride ou la Californie, avaient choisi de faire redémarrer leur économie, et voient aujourd’hui une explosion des cas de Covid-19, des hospitalisations et des décès.

«La reprise de l’activité plus tôt que prévu a été accompagnée d’une forte hausse de la propagation du virus dans de nombreuses régions. L’incertitude restera élevée tant que la pandémie pèsera sur l’économie», a averti cette responsable de la Banque centrale américaine.

«Et même si la propagation du virus ralentit, la reprise est susceptible de faire face à des difficultés liées à l’activité réduite et aux coûts d’ajustement dans de nombreux secteurs, ainsi que des revenus réduits pour de nombreux consommateurs et entreprises», a-t-elle ajouté.

«Une vague de faillites est possible», a estimé la responsable.

Et alors que le pays a été secoué début juin par des manifestations contre les inégalités entre travailleurs blancs et travailleurs noirs, elle a également alerté sur l’importance d’avoir une économie en bonne santé.

«Une économie qui reste faible risque d’aggraver les inégalités, ce qui est particulièrement inquiétant, compte tenu du temps qu’il a fallu pour voir le fossé commencer à se réduire entre ces groupes au cours de la dernière reprise économique», suite à la Grande Récession de 2009, a-t-elle souligné.

Lael Brainard a par ailleurs écarté, comme l’a déjà fait le président de l’institution Jerome Powell à de nombreuses reprises, la mise en place de taux négatifs à l’image de ce qu’ont fait certaines Banques centrales, comme celle du Japon: «la balance coûts/bénéfices n’est pas attractive dans le contexte des Etats-Unis».

La Fed a abaissé à zéro ses taux directeurs mi-mars, avec l’arrivée de la pandémie dans le pays.

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