Les banques américaines JPMorgan Chase, Bank of America et Wells Fargo, ainsi que l’opérateur de l’application Zelle, sont poursuivies par l’une des agences américaines de protection des consommateurs pour avoir «permis à la fraude de se propager» sur ce service de paiement entre particuliers.
Early Warning Services - opérateur de Zelle détenu par un consortium de sept banques - et les trois grands établissements bancaires «ont précipité le dispositif sur le marché pour faire concurrence aux applications de paiement qui se multipliaient, comme Venmo et CashApp, (mais) sans mettre en place des protections efficaces pour les consommateurs», affirme vendredi le Bureau de protection des consommateurs pour les questions financières (CFPB), dans un communiqué.
Selon l’agence, qui a saisi un tribunal fédéral de l’Arizona, cela représente 870 millions de dollars de pertes cumulées pour les clients de ces trois banques depuis la création de Zelle en 2017.
Zelle est, d’après le Bureau, le plus vaste service de paiement quasi instantané entre particuliers aux Etats-Unis, proposé par plus de 2200 banques et sociétés de crédit.
Il fonctionne à partir des numéros de téléphone portable et des adresses de messagerie électronique.
«Des centaines de milliers de consommateurs ont fait des signalements pour fraude et se sont vus, pour la grande partie, refuser toute assistance», déplore le CFPB, soulignant qu’en réponse à leurs démarches, certains clients ont simplement été invités à se tourner vers l’auteur de la fraude pour récupérer leur argent.
L’organisme avance également que JPMorgan, Wells Fargo et Bank of America «n’ont pas enquêté convenablement ou n’ont pas fourni aux consommateurs les remboursements requis légalement en cas de fraude ou d’erreur».
Ces banques ont «laissé la porte ouverte aux arnaqueurs», «permis aux récidivistes de sauter d’une banque à l’autre», «ignoré les alertes qui auraient pu éviter les fraudes» et «abandonné les consommateurs après la survenance de la fraude», a répertorié le CFPB.