La hausse des prix est restée à 3,7% sur un an, selon l’indice CPI, décevant les analystes, qui tablaient sur un léger ralentissement à 3,6%.
L’inflation est restée stable sur un an en septembre aux Etats-Unis, les prix ayant de nouveau été tirés par le logement et l’essence à la pompe, mais elle a ralenti sur un mois, pour la première fois depuis mai, apportant une touche d’optimisme.
La hausse des prix est restée à 3,7% sur un an, selon l’indice CPI publié jeudi par le département du Travail, décevant les analystes, qui tablaient sur un léger ralentissement, à 3,6% sur un an, selon le consensus de MarketWatch.
Mais d’autres chiffres sont plus encourageants. Ainsi, sur un mois seulement, l’inflation a ralenti pour la première fois depuis mai, et s’établit à 0,4%, contre 0,6% en août.
Par ailleurs, l’inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix de l’alimentation et de l’énergie, a ralenti: elle est tombée à 4,1%, son plus bas niveau depuis deux ans. Elle est stable sur un mois, à 0,3%.
Le président Joe Biden a de nouveau mis en avant sa politique économique, surnommée «Bidenomics», pour expliquer ces chiffres.
«L’inflation est en baisse de 60% par rapport à son pic» de 9,1% en juin 2022, au plus haut depuis plus de 40 ans, «ce sont les Bidenomics en action», a-t-il assuré dans un communiqué de presse.
Le prix Nobel d’économie, Paul Krugman, a crié victoire: «la guerre contre l’inflation est terminée. Nous avons gagné, et le prix en a été faible», selon un poste sur le réseau social X (ex-Twitter).
L’inflation avait ralenti à partir de l’été 2022, mais était repartie à la hausse en juillet dernier, tirée par les prix des logements, puis en août, à cause des prix de l’essence à la pompe.
Le niveau d’inflation «reste élevé, mais affiche globalement une amélioration progressive», a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE.
Selon elle, cela plaide «en faveur d’une absence de hausse des taux directeurs lors de la prochaine réunion» de la banque centrale américaine (Fed), les 31 octobre et 1er novembre.
C’est en effet à la Fed que revient la tâche de faire baisser l’inflation, et elle veut la ramener autour de 2%. Pour cela, elle a relevé son principal taux directeur à 11 reprises depuis mars 2022. Mais lors de sa dernière réunion, fin septembre, il a été maintenu dans la fourchette de 5,25 à 5,50%.
Pour les responsables de la Fed, la question, désormais, n’est plus de savoir jusqu’où grimperont les taux, mais combien de temps ils resteront à ce niveau - le plus élevé depuis plus de 20 ans -, a révélé mercredi le compte-rendu de cette réunion.
Plusieurs membres de la Fed ont, ces derniers jours, rappelé que les taux pourraient être encore relevés, face à une inflation toujours trop élevée, et alors que la solidité de l’économie américaine lui permettrait d’absorber ce resserrement sans tomber dans la récession.
Deux présidents de Fed régionales ont aussi estimé que les conditions monétaires plus strictes provoquées par l’augmentation des rendements des bons du Trésor pourraient avoir un effet similaire à une hausse des taux.
«Je ne peux pas répercuter l’inflation (...) à hauteur de ce qu’elle me coûte», expliquait récemment Jennifer Haesley, dirigeante de Sweet Mama’s Mambo Sauce, petite entreprise qu’elle a créée en 2017.
Le prix d’une bouteille de sauce «est le même depuis que je suis en activité», mais cela «devra changer en 2024», avait-elle expliqué à l’AFP le 2 octobre, depuis le marché de York (Philadelphie), juste avant une visite de président de la Fed.
«Je vais devoir augmenter les coûts parce que les bouteilles ont augmenté, les étiquettes ont augmenté», détaillait Mme Haesley, mais aussi deux de ses ingrédients de base, tomates et poivrons, qui «ont augmenté de 50%».
Sa marge, d’environ 65% par bouteille auparavant, n’est désormais plus que de quelque 45%, souligne-t-elle.
Une autre mesure de la hausse des prix côté consommateurs, l’indice PCE, privilégié par la Fed, sera publié plus tard dans le mois.
Côté producteurs, l’indice PPI, publié mercredi pour septembre, a ralenti sur un mois, à 0,5%, mais a continué à s’accélérer sur un an à 2,2%, son plus haut niveau depuis avril.