USA: dégradation surprise de la confiance des consommateurs en février

AWP

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L’indice de l’Université du Michigan est tombé à 76,2 points, contre 79 points en janvier, alors que les analystes s’attendaient à une légère amélioration suite à l’accélération des vaccinations.

La confiance des consommateurs américains s’est érodée début février en raison de la baisse de revenus chez les ménages les plus modestes, selon l’estimation préliminaire de l’enquête de l’Université du Michigan publiée vendredi, qui fait ainsi apparaître des craintes pour l’avenir.

L’indice est tombé à 76,2 points, contre 79 points en janvier, alors que les analystes s’attendaient à une légère amélioration de la confiance à la faveur de l’accélération de la campagne de vaccination, de la baisse drastique du nombre de cas d’infections et de la perspective d’un nouveau plan d’aide à l’économie.

«La totalité de la perte de gains est concentrée dans la composante de l’indice mesurant les attentes des consommateurs» pour les six prochains mois, qui tombe à 69,8 points contre 74 fin décembre, a expliqué Richard Curtin, le chef économiste en charge de l’étude de l’université.

La baisse est particulièrement marquée au sein des foyers modestes dont le revenu est inférieur à 75’000 dollars, ceux-là même qui sont les plus fragilisés par la crise économique provoquée par la pandémie de COVID-19.

Le chômage est resté élevé en janvier. La Banque centrale a aussi indiqué que l’économie comptait 10 millions d’emplois en moins début 2021 comparé à la même période l’an passé.

Il est «surprenant que malgré l’adoption attendue d’un projet de loi de relance massif», les consommateurs estiment que les perspectives de l’économie américaine nationale sont moins favorables début février que le mois dernier, a constaté M. Curtin.

«Les ménages dont les revenus se situent dans le tiers inférieur ont signalé des reculs importants de leur situation financière actuelle», a souligné l’expert, ce qui n’est pas de bon augure pour la consommation et donc la croissance du pays.

Par conséquent, l’adoption de nouvelles mesures d’aides devrait contribuer à améliorer leur situation, a-t-il ajouté.

Redynamiser l’emploi

S’agissant de l’appréciation des consommateurs sur la conjoncture actuelle, l’indice s’établit à 86,2 points, quasi inchangé par rapport à décembre (86,7 points).

Le moral des ménages est désormais très inférieur à la moyenne mensuelle de 97 points enregistrée entre 2017 et 2019 quand l’économie américaine était au beau fixe.

L’indice avait même grimpé à 101 points en février 2020, juste avant la propagation de la pandémie aux Etats-Unis. Il s’agissait alors de son plus haut niveau en 16 ans, depuis janvier 2004.

«La confiance va probablement rester faible jusqu’à ce que les vaccins soient largement distribués, ce qui permettra une reprise bien plus complète de l’activité économique», a réagi Rubeela Farooqi, économiste chez HFE.

De son côté, Ian Shepherdson, économiste chez Pantheon Macroeconomics, note que les consommateurs s’inquiètent de la perspective d’une accélération de l’inflation à mesure que la croissance économique va se renforcer mais il souligne que cela est à mettre sur le compte de la hausse des prix de l’essence, plus qu’à «de grandes inquiétudes sur l’inflation» en général.

Pour l’heure, ces éléments pèsent sur la consommation, principal moteur de croissance de l’économie américaine.

Richard Curtin rappelle que la vigueur des dépenses de consommation en 2021 et 2022 dépendra de la réduction de l’incertitude, qui dépend largement de la manière dont les autorités vont contrôler la pandémie et permettre de redynamiser l’emploi.

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