USA: bond des inscriptions au chômage face au regain du COVID-19

AWP

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Entre le 8 et le 14 novembre, 742’000 personnes ont demandé une allocation, soit 30’000 de plus que la semaine précédente.

La dinde sera plus petite que d’habitude sur les tables américaines à Thanksgiving, la nouvelle flambée des cas de COVID-19 ayant forcé certaines villes et Etats à prendre de nouvelles mesures de restrictions, qui conduisent à des licenciements et font grimper les inscriptions au chômage.

Entre le 8 et le 14 novembre, 742’000 personnes ont pointé au chômage, soit 30’000 de plus que la semaine précédente, selon des chiffres publiés jeudi par le département du Travail (DoT).

Cette hausse n’est «pas un accident isolé», mais marque le début d’une nouvelle hausse du chômage «qui persistera jusqu’à ce que la vague de COVID ralentisse», s’inquiète Ian Shepherdson, chef économiste pour Pantheon Macroeconomics.

Les cas de contamination au COVID-19 devraient culminer mi-décembre aux Etats-Unis, explique-t-il, car la fête de Thanksgiving, le 26 novembre, pourrait constituer un vecteur de contamination.

Cela pourrait encore entraver le rétablissement du marché du travail: «Les perspectives pour décembre se détériorent clairement, ce qui montre de plus en plus que le Congrès doit agir très bientôt», a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis ont enregistré en moyenne chaque jour plus d’un millier de décès au cours des deux dernières semaines, et ont atteint mercredi la barre des 250’000 décès attribués au COVID-19 depuis le début de la pandémie, selon le comptage de référence de l’université Johns Hopkins.

Les employeurs commencent à ressentir l’impact de cette résurgence.

La compagnie aérienne United Airlines a déjà observé une poussée des annulations de billets par ses clients au cours des derniers jours.

L’hiver s’annonce difficile: les autorités ont recommencé à prendre des mesures freinant l’activité économique, ce qui a des conséquences importantes sur l’emploi.

L’Etat de New York a ainsi imposé un couvre-feu aux bars et restaurants, et a refermé ses écoles. La mairie de Chicago, troisième ville du pays, a appelé ses habitants à ne sortir que pour les déplacements essentiels.

Fin de droits

La situation pourrait empirer. Si le Congrès ne parvient pas à trouver rapidement un compromis pour venir financièrement en aide aux ménages et aux entreprises, 12 millions de chômeurs vont brutalement se retrouver sans ressource au lendemain de Noël, a averti The Century Foundation, un groupe de réflexion démocrate.

Avant l’élection présidentielle du 3 novembre, les élus démocrates et républicains avaient essayé en vain de se mettre d’accord.

La période de transition floue entre Donald Trump et Joe Biden, qui va durer jusqu’au 20 janvier, ne s’annonce pas favorable à ce que le sujet rencontre plus de succès, malgré les innombrables appels du monde économique.

Et si les nouvelles sont bonnes sur le front du vaccin, qui pourrait arriver dans les prochains mois, cela risque d’être trop tard pour des millions d’Américains.

Le pays comptait près de 6,4 millions de chômeurs début novembre, certes en baisse, mais, si une partie a effectivement retrouvé un emploi, d’autres n’ont simplement plus droit aux allocations chômage, versées pendant six mois maximum aux Etats-Unis.

En ajoutant les programmes d’aides liés à la pandémie, qui permettent de prolonger de plusieurs semaines le versement d’allocations ou de les étendre à des travailleurs qui n’y ont habituellement pas droit, comme les indépendants, ce sont 20,3 millions de personnes qui touchaient une aide au cours de la dernière semaine d’octobre.

Des millions d’entre eux pourraient en outre se retrouver à la rue, les expulsions ayant été gelées seulement jusqu’au 31 décembre.

Si l’emploi souffre dans les secteurs liés à la restauration ou au tourisme, il reprend en revanche un peu de vigueur dans le secteur manufacturier.

Dans la région de Philadelphie, où les entreprises ont fait état d’une hausse de la fabrication des biens pour le 6e mois consécutif en novembre, il y a eu une augmentation des embauches, selon l’antenne locale de la Banque centrale américaine (Fed).

Autre îlot de croissance, le secteur immobilier, dont la frénésie est alimentée par les taux d’intérêt bas et l’exode des populations urbaines vers les banlieues.

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