Un Genevois officiellement candidat à la tête de l’OMC

AWP

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Hamid Mamdouh dit vouloir mettre ses 35 ans d’expérience dans les négociations commerciales internationales au service de l’OMC.

L’Egyptien Hamid Mamdouh, qui a aussi la nationalité suisse, est officiellement en lice pour remplacer Roberto Azevedo à la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le gouvernement égyptien a proposé cette candidature, a précisé le porte-parole du Genevois.

M. Mamdouh dit vouloir mettre ses 35 ans d’expérience dans les négociations commerciales internationales au service de l’OMC. Face aux effets de la pandémie sur le commerce mondial et au blocage américain du tribunal d’appel de l’organisation qui a provoqué une crise institutionnelle, il souhaite oeuvrer à «davantage de collaboration, de pertinence et d’efficacité».

M. Mamdouh a représenté l’Egypte dans les discussions commerciales et a ensuite accompli plusieurs mandats, notamment au sein de l’OMC jusqu’en 2017. Il travaille actuellement dans un cabinet d’avocats dans la cité de Calvin.

Il revendique sa double nationalité et son expérience pour se présenter comme le candidat du «consensus» entre pays en développement et pays développés. Une attitude pas anodine alors que plusieurs Européens semblent vouloir imposer un candidat du continent pour une alternance à M. Azevedo qui vient d’un pays émergent.

Seul continent à ne pas avoir piloté l’organisation, l’Afrique pousse pour obtenir cette fonction. La démission de l’actuel directeur général, un an avant le terme de son second mandat, l’a prise de court pour s’unir derrière un candidat même si l’Union africaine (UA) devrait encore se réunir. Parmi les noms figurent l’ambassadeur béninois auprès de l’ONU à Genève, une ministre kényane ou encore une Nigériane.

Deux candidats déjà déclarés

M. Mamdouh se dit «reconnaissant et honoré par le soutien déjà reçu, en Afrique et dans d’autres régions». Il appelle les 164 Etats membres à se parler «pour aboutir à la réforme de l’OMC» que de nombreux acteurs demandent.

Outre M. Mamdouh, seul un ancien directeur général adjoint de l’organisation, un Mexicain, est pour le moment officiellement candidat. Côté européen, le commissaire au commerce Phil Hogan a récemment fait part de son intérêt pour la fonction. L’un de ses prédécesseurs, Peter Mandelson, est également mentionné. Mardi, M. Hogan a affirmé qu’une «majorité» des Etats de l’UE souhaitent une seule candidature européenne.

De son côté, la Suisse «a pris note de la candidature d’Hamid Mamdouh», a affirmé à Keystone-ATS l’ambassadeur auprès de l’OMC Didier Chambovey. Il ajoute qu’elle «s’engagera pour que l’OMC soit en mesure de remplir son importante fonction dans la relance du commerce international après la crise du Covid».

Pas question en revanche pour le moment de dévoiler qui elle pourrait soutenir. «La Suisse examinera toutes les candidatures» et se prononcera pendant la consultation qui démarrera en juillet, selon M. Chambovey.

Intérim possible

Pour Berne, l’important est que l’institution «continue à préserver et renforcer le système commercial multilatéral et (qu’elle) reste la référence en matière de politique commerciale internationale».

Les candidats ont jusqu’au 8 juillet pour se déclarer. Habituellement, les tractations prennent de nombreux mois étant donné que les décisions sont attendues par consensus et qu’un vote ne serait possible qu’en dernier recours.

Mais la démission de M. Azevedo, qui partira fin août, laisse peu de temps aux Etats membres s’ils veulent éviter un intérim inédit par un des directeurs généraux adjoints. Un comité qui réunit les présidents du Conseil général, organe suprême de l’OMC, des juridictions au sein de l’institution et de l’organe d’examen des politiques commerciales doit faciliter les discussions.

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