La Suisse ne doit pas être utilisée comme plateforme servant à contourner les sanctions prises par l’UE contre la Russie.
La Suisse avance avec prudence dans le dossier russo-ukrainien. Le Conseil fédéral entend d’abord analyser la situation, avant de prendre une décision sur d’éventuelles sanctions.
L’Union européenne a pris des sanctions ciblées contre les 351 parlementaires russes, qui ont approuvé la reconnaissance des républiques ukrainiennes séparatistes de Donetsk et Lougansk, et 27 autres personnalités. Les Etats-Unis ont décidé d’une première tranche de sanctions économiques. Berlin a même suspendu les travaux sur l’important gazoduc Nord Stream 2. Et la Suisse? Elle temporise.
Attendu toute la journée, le Conseil fédéral ne s’est finalement pas présenté devant la presse mercredi. Il a envoyé un communiqué où il répète dans les grandes lignes la position présentée la veille par la secrétaire d’Etat Livia Leu.
Berne s’inquiète de la situation dans l’Est de l’Ukraine et condamne les actions de la Russie. Elles constituent une violation du droit international et des accords de Minsk, ainsi qu’une atteinte à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de l’Ukraine, dénonce le gouvernement qui refuse de reconnaitre l’indépendance des régions.
D’éventuelles sanctions suisses ne sont toujours pas à l’ordre du jour. Berne continue de se mobiliser pour une résolution pacifique du conflit, poursuit-il. Le Conseil fédéral veut avant tout éviter que la Suisse ne soit utilisée comme une plateforme pour contourner les sanctions occidentales. Il semble ainsi suivre la voie empruntée après l’annexion de la Crimée en 2014.
Avant toute décision, il analysera la nature des sanctions occidentales adoptées. Et de préciser être en contact permanent avec plusieurs pays pour échanger sur la situation actuelle.
S’il le juge nécessaire, le gouvernement pourrait édicter des mesures de coercition par voie d’ordonnance pour appliquer les sanctions décidées par ses principaux partenaires. Il pourrait s’agir de restrictions sur le trafic des marchandises ou des services, de sanctions financières, d’interdictions d’entrée et de transit ou encore d’une combinaison de ces mesures.