UBS prévoit une année de reprise malgré l’incertitude

AWP

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Après un plongeon du produit national brut (PIB) suisse estimé à 3,2% en 2020, la banque aux trois clés prévoit une croissance de 3,6% en 2021.

La grande banque UBS prévoit la reprise de l’économie helvétique en 2021 avec un PIB qui devrait atteindre une croissance de 3,6%. La reprise des affaires est toutefois soumise à l’efficacité de la campagne de vaccination contre le Covid-19, alors que la circulation du virus reste très élevée dans le pays et que des mesures restrictives sont toujours mises en place pour tenter de l’endiguer.

La reprise, autrefois espérée, est maintenant prévue et chiffrée. Après un plongeon du produit national brut (PIB) suisse estimé à 3,2% en 2020, la banque aux trois clés prévoit une croissance de 3,6% en 2021, d’après un communiqué publié mardi.

Pour Daniel Kalt, économiste en chef d’UBS, tout espoir de reprise repose sur la campagne de vaccination qui a débuté cette année en Suisse. «Un vaccin est actuellement le seul moyen envisageable afin de relancer durablement l’économie suisse, assène-t-il. Nous sommes convaincus que la relance se concrétisera dans les prochains trimestres.»

La grande banque a d’ailleurs déjà formulé ses prévisions pour le PIB en 2022, dont l’évolution devrait s’établir à +3,0%.

Les analystes précisent toutefois que cet optimisme n’est pas synonyme de retour à la normale dans tous les secteurs, avec des niveaux similaires à l’avant Covid-19. Car si les moteurs de l’économie du pays s’en sont bien sortis, comme l’industrie pharmaceutique, les branches les plus affectées par la crise auront «du mal à rattraper leur retard», d’après la banque.

Ainsi, «les secteurs structurellement affaiblis et fortement malmenés ne disposent ni de la substance, ni de la demande pour revenir à leur niveau de production précédent», indique-t-on dans le communiqué.

L’incertitude reste d’ailleurs de mise. Pour l’économiste Alessandro Bee, «le plus grand risque pour l’économie et le pire des scénarios que l’on puisse imaginer est une mutation du virus qui affecterait l’efficacité des vaccins», estime-t-il lors d’une conférence de presse mardi.

Du point de vue monétaire, la reprise conjoncturelle devrait entraîner une légère réévaluation de l’euro par rapport au franc, ce qui permettra à la Banque nationale suisse (BNS) de ne pas trop intervenir sur le marché des changes et de ne pas modifier ses taux directeurs.

Changement structurel dans l’immobilier

En 2020, les prix des logements en propriété ont progressé de 3% tandis que ceux des immeubles locatifs ont augmenté de 5% sur un an, dopé par une forte demande d’une population aux revenus stables malgré la crise pandémique.

Cette tendance haussière devrait ralentir en 2021 et les loyers sont même attendus en baisse de 1% par les analystes de la grande banque.

Dans l’ensemble, le marché de l’immobilier devrait en fait refléter les changements structurels provoqués par la pandémie de Covid-19. «Le marché post-Covid-19 sera différent de celui tel qu’on le connaissait avant le virus», affirme Claudio Saputelli, responsable du secteur immobilier auprès de la division Gestion de fortune d’UBS.

Notamment la généralisation accélérée du télétravail, avec un attrait renouvelé pour l’immobilier résidentiel situé au-delà des distances habituelles de navettage et d’autres sites touristiques. «Les périphéries profitent d’une demande qui va massivement augmenter», ajoute encore M. Saputelli lors de la conférence.

Mises en difficulté en 2020, les surfaces de bureaux devraient lentement repartir à la hausse, alors que les locaux commerciaux non alimentaires continueront à devoir se battre contre les pertes de loyers ces prochains mois.

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