UBS n’attend pas de forte récession, craintes sur l’emploi

AWP

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Le groupe bancaire zurichois s’attend à ce que l’économie helvétique s’affaisse de 4,5% cette année, confirmant de précédentes prévisions.

Bien qu’affectée par la pandémie de coronavirus, la Suisse ne devrait pas plonger dans une profonde récession. Après une chute cette année, la conjoncture helvétique devrait se reprendre et croître ces prochaines années grâce notamment à l’arrivée de vaccins anti-Covid, selon les prévisions d’UBS. L’emploi risque cependant d’être fortement impacté.

«Les nouvelles mesures pour lutter contre le coronavirus pèseront fortement sur la croissance économique suisse au cours des prochains trimestres», ont souligné les économistes de la banque aux trois clés mardi dans un communiqué. Mais «une nouvelle récession profonde n’est (...) pas attendue», ont-ils précisé.

De fait, le groupe bancaire zurichois s’attend à ce que l’économie helvétique s’affaisse de 4,5% cette année (après +1,1% en 2019), confirmant de précédentes prévisions, avant de se redresser l’année prochaine avec une croissance de 3,2%. Ce taux de croissance est cependant légèrement inférieur aux +3,9% précédemment pronostiqués.

Pour 2022, UBS table sur un produit intérieur brut (PIB) en hausse de 3,1%. La disponibilité à grande échelle courant 2021 de vaccins contre le coronavirus devrait apporter un soutien au redressement économique, selon les experts d’UBS.

La veille, les laboratoires américain Pfizer et allemand Biontech avaient provoqué l’euphorie des marchés financiers en annonçant que leur vaccin en développement était efficace à 90%. Au total, 213 vaccins se trouvent en cours d’élaboration, dont 36 en essais cliniques, a résumé UBS. A cela s’ajoutent 195 médicaments, comme le Remdesivir ou le Dexamethason.

Affaiblis par la preimère vague

Des risques subsistent cependant. «Si la pandémie devait de nouveau imposer un confinement généralisé en Suisse et en Europe, une seconde récession importante serait programmée d’avance», a averti UBS, alors que le continent européen fait face à une nouvelle vague de contamination au Covid-19.

Cela aurait également de lourdes conséquences au niveau de l’emploi. «Un nouveau ralentissement économique pourrait (...) obliger certaines entreprises à abandonner leur activité, notamment dans les secteurs qui, au cours du premier semestre, ont déjà été affaiblis par la récession», ont averti les spécialistes. Ces derniers craignent ainsi «une nette augmentation des faillites et du chômage au cours des mois à venir».

Parmi les secteurs fortement impactés se trouvent les agences de voyage, l’horlogerie et la restauration. D’autres domaines s’en tirent cependant nettement mieux comme la logistique, l’éducation et la santé, où le nombre d’employés sous le coup de mesures de chômage partiel a fortement diminué.

Les mesures de sauvegarde de l’emploi ont pour l’heure évité une flambée du chômage. Le taux de sans-emploi devrait tout de même passer de 2,3% l’année dernière à 3,2% en 2020. Il devrait encore grimper à 3,9% en 2021, avant de redescendre à 3,4% en 2022.

Quant à l’inflation, elle devrait rester très faible et reculer cette année de 0,7%. Pour les deux prochaines années, le renchérissement des prix devrait à peine atteindre 0,2% et 0,3% respectivement. Cela laissera très peu de marge de manoeuvre pour augmenter les prix ou les salaires, a averti l’économiste Alessandro Bee.

Pour la Banque nationale suisse (BNS), dont l’un des principaux objectifs est la stabilité des prix, ces perspectives conjoncturelles ne donnent pas beaucoup de possibilité pour revoir sa politique monétaire. L’institut d’émission ne devrait pas relever son taux directeur, actuellement à -0,75%, avant au moins 2025.

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