Thales dégage un gros milliard d’euros de bénéfice net en 2019

AWP

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«Le bénéfice opérationnel courant a franchi pour la première fois la barre des deux milliards», s’est félicité Patrice Caine, directeur du groupe de technologies de défense.

Thales a affiché une rentabilité opérationnelle record en 2019, portée par une «solide dynamique commerciale» dans le secteur Défense et Sécurité et par «l’intégration réussie de Gemalto» malgré une activité en faible croissance.

Le bénéfice opérationnel courant (Ebit) a «franchi pour la première fois la barre des deux milliards», à 2,008 milliards d’euros (2,131 milliards de francs), s’est félicité Patrice Caine, grand patron du groupe de technologies de défense, lors d’une conférence téléphonique.

Selon les résultats annuels publiés mercredi, la marge opérationnelle atteint 10,9%, soit une progression de 0,3 point par rapport à l’année précédente. Le bénéfice net affiche une hausse de 14% à 1,122 milliard d’euros.

Le groupe a toutefois connu une activité en faible progression. Le chiffre d’affaires, dont le groupe avait revu les prévisions à la baisse en octobre, augmente de seulement 0,8% à périmètre et taux de change constants, à 18,4 milliards d’euros. Il progresse de 16,1% en prenant en compte Gemalto, racheté en avril.

Si le secteur Défense et Sécurité, qui représente 45% de l’activité, a crû de 6,4%, les divisions Aérospatial et Transport ont vu leurs ventes chuter, respectivement de 4,2% et 5,8%, toujours à périmètre et change constants.

«Après trois années de croissance supérieure à 5%, le chiffre d’affaires marque une pause, suite au ralentissement du marché spatial commercial et à une base de comparaison exceptionnellement élevée dans le Transport», note Patrice Caine dans le communiqué.

Le secteur spatial enregistre notamment une contraction de 13% de son chiffre d’affaires en raison du «ralentissement du marché des satellites de télécommunications commerciaux combiné à la fin de certains projets militaires», explique le groupe.

La signature de contrats au quatrième trimestre pour la fourniture de trois satellites géostationnaires de télécoms ainsi que d’une nouvelle tranche du projet italien de satellites d’observation radar Cosmo-SkyMed pourrait toutefois présager d’une reprise du marché.

L’incertitude coronavirus

Thales a finalisé le 2 avril l’acquisition du fabricant de cartes à puce Gemalto pour 4,6 milliards d’euros, avec pour ambition de constituer un géant mondial de l’identification et de la protection des données.

Le chiffre d’affaires de la division «Identité et Sécurité numériques» qui en résulte s’est élevé à 2,55 milliards d’euros, «en ligne avec les attentes».

Sur l’année, les prises de commandes du groupe se sont élevées à 19,1 milliards d’euros, en hausse de 19% (2% en organique), portées par «un quatrième trimestre commercialement très dynamique» avec l’obtention de 12 contrats d’un montant unitaire supérieur à 100 millions d’euros.

Elles permettent d’afficher un ratio «book-to-bill» (prises de commandes sur chiffre d’affaires, qui mesure le renouvellement du carnet de commandes) de 1,04 après 1,01 en 2018. «C’est un bon indicateur de la croissance future du groupe», a relevé Patrice Caine.

«Notre feuille de route d’ici 2023 reste inchangée, focalisée sur la génération de croissance rentable dans la durée», affirme-t-il, en dépit de «plusieurs facteurs d’incertitude» en 2020.

Il a notamment évoqué l’impact du coronavirus sur les marchés et les fournisseurs de Thales. Cet effet est «limité» à ce stade, a-t-il précisé, évoquant également comme facteurs d’incertitudes les «guerres commerciales entre blocs» ou l’impact de la crise du Boeing 737 MAX sur des compagnies aériennes clientes de Thales.

Pour ces raisons, le groupe table sur une progression limitée de son chiffre d’affaires pour 2020, compris dans une «fourchette plus large que les autres années», de 19,0 à 19,5 milliards d’euros, soit moins de 2% de croissance à périmètre constant. Patrice Caine dit compter sur une «reprise de la croissance à partir de 2021».

Thales prévoit par ailleurs une marge opérationnelle comprise entre 10,8% et 11,0%. Celle-ci se serait élevée à 10,6% l’an dernier si Gemalto avait été intégré dans les comptes dès le premier trimestre 2019.

Thales, qui compte 80’000 salariés, en a recruté 6500 dans le monde en 2019, dont 2500 en France. Avec les recrutements prévues en 2020 et 2021, «on aura embauché en 5 ans 25’000 à 30’000 personnes, ce qui est représentatif du développement du groupe», s’est félicité Patrice Caine.

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