Thales compte sur Gemalto pour améliorer sa rentabilité d’ici 2023

AWP

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«Le groupe a suffisamment de visibilité pour pouvoir se fixer ce type d’objectifs – de 3 à 5% de croissance – à un horizon 2023», s’est félicité le PDG de Thales, Patrice Caine.

Thales compte améliorer sa rentabilité en profitant de l’acquisition du spécialiste en sécurité numérique Gemalto et table sur une croissance organique de 3 à 5% par an en moyenne d’ici à 2023, a annoncé jeudi le groupe de technologies de défense français.

Thales a finalisé le 2 avril l’acquisition du fabricant de cartes à puce pour 4,6 milliards d’euros avec pour ambition de constituer un géant mondial de l’identification et de la protection des données.

«L’ADN et la culture des deux groupes sont très proches», a affirmé le PDG de Thales, Patrice Caine, à quelques journalistes à l’occasion d’une journée investisseurs. Thales a intégré les activités de Gemalto dans une nouvelle division «Identité et sécurité numériques» (DIS), pour laquelle il prévoit une croissance organique de ses ventes de «4 à 6%» par an sur la période 2020-2023, affirme-t-il dans un communiqué.

«Notre nouvelle activité mondiale +DIS+ est dès aujourd’hui le leader mondial des marchés en croissance rapide de l’identité et de la sécurité numériques, enjeux clés de la transformation digitale des systèmes intelligents de nos clients», s’est félicité M. Caine.

La croissance attendue provenant des activités de Gemalto d’ici à 2023 compense «des perspectives plus incertaines dans le marché spatial commercial et l’absence de croissance dans le transport», domaines dans lesquels Thales est présent ainsi que dans celui de la défense et de la sécurité.

«Malgré un environnement géopolitique et macroéconomique qui est fait d’un certain nombre d’incertitudes, le groupe est suffisamment résilient et a suffisamment de visibilité pour pouvoir se fixer ce type d’objectifs – de 3 à 5% de croissance – à un horizon 2023», s’est félicité Patrice Caine.

Thales a réalisé un chiffre d’affaires de 15,9 milliards d’euros en 2018 et prévoit une croissance de ce dernier pour 2019 «dans le bas» d’une fourchette comprise entre 3% et 4%.

«Montée en cadence»

Le groupe table par ailleurs sur une marge opérationnelle comprise entre 11,5% et 12% à l’horizon 2023, après une fourchette de 11% à 11,5% d’ici à 2021 annoncée l’an passé. Pour sa division «Identité et sécurité numériques» (DIS), il compte sur une marge opérationnelle de 12,5% à 13,5%.

Cette amélioration de la rentabilité tient notamment aux synergies espérées de l’intégration de Gemalto.

Les synergies de coûts devraient ainsi s’élever à 120 millions d’euros par an à l’horizon 2022 grâce à des économies dans les achats, dans les frais administratifs et commerciaux, au rapprochement d’équipes commerciales ou de recherche et développement, ou encore dans les systèmes informatiques et l’immobilier, selon le directeur financier Pascal Bouchiat.

Le groupe espère également dégager «300 à 500 millions d’euros» de synergies de revenus à l’horizon 2023, «avec une montée en cadence progressive» d’ici là, selon M. Caine.

Elles proviendront de la mise en commun de compétences complémentaires, comme par exemple la sécurité biométrique apportée par Gemalto à l’offre en matière de sécurité aéroportuaire portée par Thales.

Le groupe compte également proposer des «offres qui n’existaient pas jusque-là», selon M. Caine. En matière de drones par exemple, un régulateur pourrait être intéressé par les systèmes de gestion de plan de vol proposés par Thales, couplés aux capacités d’identification de l’appareil et de son propriétaire fournies par Gemalto.

Cette acquisition porte le pilier civil à environ 60% de l’activité de Thales, qui tirait traditionnellement la moitié de ses revenus du secteur de la défense. «Mais nous sommes toujours dans la volonté de développer les deux piliers sur le long terme», a confié Pascal Bouchiat.

Le groupe entend également renforcer l’effort de recherche et développement, qui occupe 28.000 des 80.000 salariés de l’entreprise.

«L’arrivée de Gemalto, c’est 27% de croissance» de la R&D autofinancée pour Thales et «nous allons augmenter encore la R&D de 25%» pour la porter à 1,4 milliard d’euros en 2023, selon M. Caine. En y ajoutant la recherche et développement financée par les programmes gérés par Thales, les dépense de R&D du groupe s’élèveront alors à 4,5 milliards d’euros par an.

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