Tendances de l'emploi: la Suisse connaît un essor comparé à l'Europe

Communiqué, Manpower Group

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Les secteurs de l’énergie et des services publics, ainsi que les services de communication, sont particulièrement demandeurs de main-d’œuvre qualifiée. Par ailleurs, l’'intelligence artificielle ne semble provoquer que peu d’inquiétudes parmi les travailleurs.

Les employeurs suisses sont confiants pour le troisième trimestre 2024; aucun autre pays d'Europe ne présente une perspective nette d'emploi aussi élevée. Les secteurs de l’énergie et des services publics, ainsi que les services de communication, sont particulièrement demandeurs de main-d’œuvre qualifiée. Par ailleurs, l’'intelligence artificielle ne semble provoquer que peu d’inquiétudes parmi les travailleurs.

La reprise progressive de la demande extérieure, la baisse de l'inflation et l'assouplissement de la politique monétaire stimulent l'économie suisse. Cette évolution positive est encourageante, mais elle accentue la pénurie de main-d'œuvre qualifiée. Selon la dernière enquête de ManpowerGroup sur les perspectives d'emploi en Suisse, les entreprises recherchent encore davantage de travailleurs qualifiés: avec 34%, les perspectives nettes d'emploi ajustée des variations saisonnières pour le troisième trimestre 2024 sont à nouveau en hausse par rapport au T2 2024 (29%) et à l'année précédente (T3 2023: 27%).

Les employeurs suisses sont donc beaucoup plus optimistes pour l'avenir que leurs homologues européens; aucun autre pays de la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (perspectives nettes d'emploi de 18%) n'offre de meilleures perspectives d'emploi. En France (24%), en Allemagne (23%) et en Autriche (20%), les perspectives d'emploi sont également supérieures à la moyenne de l'EMEA. L'Italie affiche quant à elle une valeur de 16%.

Les perspectives d'emploi en Suisse ne sont pas les mêmes partout

Les conditions économiques favorables ont un impact positif à différents niveaux dans six des sept régions suisses. Comme le montre l'enquête de ManpowerGroup sur les perspectives d'emploi dans plus de 570 entreprises, les intentions nettes d'embauche à Zurich, en Suisse du Nord-Ouest, en Suisse orientale et dans la région lémanique sont supérieures à la moyenne suisse. Ceci est probablement dû à la demande de personnel dans les secteurs de la finance, de l'assurance et de l'immobilier.

La Suisse centrale et l'Espace Mittelland sont en revanche en retrait, mais conservent un niveau élevé d'intentions d'embauche. Au Tessin, en revanche, comme au T2 2024 (-14%), les entreprises prévoient une baisse des embauches en raison du ralentissement du secteur secondaire. 

Le secteur de l'énergie et des services publics recherche du personnel de toute urgence

Des perspectives nettes d'emploi positives sont prévues pour le T3 2024 dans tous les secteurs analysés. Entre le T2 et le T3 2024, les employés des secteurs de l'énergie et des services publics (+39%), des services de communication (+26%) et des technologies de l'information (+14%) bénéficient des intentions d'embauche des employeurs. Dans les autres secteurs, les perspectives nettes d'emploi diminuent par rapport au T2 2024, malgré des valeurs positives.

«Il est probable que les entreprises dans les secteurs de l'énergie et de l'approvisionnement anticipent un résultat positif lors du vote sur la loi fédérale relative à la sécurité de l'approvisionnement électrique issu des énergies renouvelables, et qu'elles auront donc besoin de main-d'œuvre qualifiée. Compte tenu de des changements importants dans le secteur bancaire suisse, les perspectives d'emploi nettes atteignant 42% dans les secteurs de la finance et de l’immobilier pourraient sembler surprenantes. Toutefois, la transformation numérique et l'évolution continue des modèles d'affaires des prestataires de services financiers exigent l'acquisition de nouvelles compétences et l'embauche de spécialistes. Dans l'immobilier, les perspectives de marché étant très favorables, les possibilités de recrutement sont réelles», explique Eric Jeannerod, Country Manager ManpowerGroup Suisse.

En termes de taille d'entreprise, toutes les entreprises prévoient de recruter. Les entreprises de 250 à 999 salariés (47%) ont les perspectives nettes d'emploi les plus élevées, suivies des entreprises de 50 à 249 salariés (45%) et de moins de 10 salariés (39%). Les perspectives d'emploi des entreprises de 1000 à 4999 salariés se sont nettement détériorées. Alors qu'elles étaient encore de 33% au T2 2024, elles n'étaient plus que de 8% au T3 2024. Cette évolution est probablement due à la mondialisation. Plus la présence d'une entreprise sur les marchés mondiaux est forte, plus elle est affectée par les incertitudes géopolitiques actuelles. 

L'intelligence artificielle ne préoccupe pas beaucoup les salariés

«Lorsqu'on parle de pénurie de compétences, l'intelligence artificielle ne devrait pas être ignorée en tant que 'force de travail supplémentaire'. Le 57% des entreprises interrogées ont déclaré appartenir à la catégorie des 'précurseurs' ou des 'adoptants actuels' des technologies d'intelligence artificielle et des outils tels que ChatGPT, l'apprentissage automatique et la réalité virtuelle. Ce haut niveau d'intégration de l'intelligence artificielle démontre que les entreprises suisses souhaitent tirer parti des avantages de l'intelligence artificielle», déclare Eric Jeannerod.

Seule une minorité d'employés semble craindre que l'intelligence artificielle ne mette en péril des emplois. La majorité des cadres et des spécialistes sont favorables à cette technologie. Les employés des sociétés de production ou ceux qui sont en contact direct avec le public sont plus inquiets.

«À mon avis, l'importance des professions nécessitant un contact humain et des activités manuelles, comme celles dans le secteur de la restauration ou de l'assistance, augmentera. Dans ces domaines, l'intelligence artificielle et l'automatisation allégeront la charge des tâches répétitives», souligne Eric Jeannerod.

Attitude positive à l'égard de l'intelligence artificielle


Question complémentaire MEOS T3 2024: Quelle est l’opinion générale des types de travailleurs suivants dans votre organisation sur l’avenir de l’IA et son impact sur leur travail?

Cette attitude positive se reflète dans les défis que les entreprises rencontrent lors de l'implémentation de l'intelligence artificielle. Seulement un quart environ (24%) des personnes interrogées craint que les employés résistent au changement. Parmi les managers, environ un cinquième (21%) perçoit un risque similaire. Les défis liés à la protection des données et aux réglementations (36%), le manque d'outils et de plateformes adaptés (29%) ou les investissements élevés (28%) ainsi que la complexité de l'introduction de l'intelligence artificielle sont considérés comme plus significatifs.

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