Swiss Re anticipe une poussée de la cyberassurance

AWP

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Avec l’explosion du télétravail, le volume de primes pourrait atteindre en 2020 5,5 milliards de dollars, soit 1 milliard de mieux que l’année passée.

La crise de coronavirus, avec pour corollaire l’explosion du télétravail, devrait se traduire selon Swiss Re par un bond du marché de la cyberassurance. Le volume de primes dans ce segment pourrait atteindre en 2020 5,5 milliards de dollars (5,22 milliards de francs), soit 1 milliard de mieux que l’année passée.

Certes, ce volume semble très modeste comparé à d’autres segments et la diffusion de la cyberassurance reste marginale, a reconnu l’expert de Swiss Re Anthony Cordonnier jeudi à l’occasion de la journée des médias organisée par le réassureur. Mais la prégnance de cette thématique prend désormais aussi de l’ampleur dans les petites et moyennes entreprises (PME), assure-t-il.

Les entreprises n’étaient pas toutes préparées aux défis posés par le télétravail imposé par la crise sanitaire, a de son côté déclaré Maya Bundt, en charge de l’unité Cyber & Digital Solutions chez Swiss Re. Nombre de salariés ont été contraints d’utiliser leurs propres ordinateurs portables, et la sécurité des réseaux n’a pas non plus été optimale.

En même temps, des pirates informatiques ont essayé d’exploiter la peur et le besoin d’information de la population pendant la pandémie, moyennant l’envoi de courriels de hameçonnage contenant des liens malveillants. Rien qu’au cours du premier trimestre, 60’000 sites web ont été créés autour du coronavirus. «20% d’entre eux sont suspects ou malveillants», a déclaré Mme Bundt.

Chantage au logiciel de cryptage

De plus, les montants demandés lors de tentatives d’extorsion en recourant un logiciel de cryptage ont augmenté de plus de 30% à plus de 100’000 dollars en moyenne. La spécialiste de Swiss Re a signalé que la pandémie n’a pas été un moteur que pour la numérisation, mais aussi pour les risques qui y sont associés.

Depuis le déclenchement de la crise sanitaire, les cyberattaques ont été multipliées par cinq, a assuré Anthony Cordonnier, laissant entendre que cela aura un impact significatif sur les déclarations de sinistres dans la cyberassurance.

Déjà avant la crise, le chantage par le biais de logiciels malveillants affichait une croissance annuelle de 20 à 30%. Avec le coronavirus on assiste à un changement de paradigme où les entreprises de taille plus modeste sont également susceptibles de souscrire des cyberassurances, et plus seulement les grandes multinationales.

Swiss Re se targue d’être le numéro un pour ce segment dans la réassurance. «Nous étoffons nos capacités», a affirmé M. Cordonnier, indiquant que près de 40% de l’ensemble des primes encaissées dans la cyberassurance étaient reversés aux réassureurs.

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