Sunrise brille grâce à la vente d’antennes

AWP

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Le bénéfice net 2017 a été multiplié par presque six sur douze mois à 505 millions de francs.

La vente d’un portefeuille d’antennes a permis à Sunrise de doper son bénéfice net en 2017. Les recettes ont en revanche subi un recul, en raison des frais de terminaison mobile (MTR) en Suisse. Le groupe de télécommunications propose un relèvement du dividende. De nouveaux objectifs de rentabilité et de recettes sont fixés pour 2018.

Sunrise a finalisé en août la vente d’une grande partie de ses antennes-relais pour un prix de 500 millions de francs. Suite à cette opération, le bénéfice net a été multiplié presque par six sur douze mois à 505 millions de francs, indique la société zurichoise jeudi. Cette performance a poussé le conseil d’administration à relever le dividende de 20% à 4,00 francs par action.

Les gains retirés de la vente d’antennes ont également permis de réduire l’endettement à 1,15 milliard de francs, contre 1,66 milliard douze mois auparavant.

«L’année 2017 s’est caractérisée par l’accélération de notre dynamique client, la stabilisation de nos finances et la réduction de notre dette nette», a affirmé le directeur général (CEO) Olaf Swantee, cité dans le communiqué.

LES FRAIS PÈSENT

Le résultat brut d’exploitation (Ebitda) ajusté de la cession des antennes s’est érodé de 1,6% à 601 millions de francs. Un recul est également enregistré pour le chiffre d’affaires, en baisse de 2,2% à 1,85 milliard. Cette péjoration était attendue. Les MTR ont plombé les recettes à hauteur de 13 millions, précise le communiqué.

Le chiffres publiés par Sunrise sont peu ou prou conformes aux attentes des analystes sollicités par AWP.

Les trois grands opérateurs helvétique Swisscom, Sunrise et Salt se sont accordés en 2016 sur une baisse des frais de terminaison mobile, avec une entrée en vigueur l’année dernière. Les MTR sont facturés entre opérateurs pour l’utilisation de leur réseau.

Dans les services mobiles, principale source de revenus de Sunrise, cela s’est traduit par un recul du chiffre d’affaires de 2,6% à 1,26 milliard. Apuré de cet effet, les recettes ont quasiment stagné (+0,8%). La téléphonie fixe accuse une baisse marquée du chiffre d’affaires, alors que l’internet fixe a le vent en poupe.

Dans son communiqué, le groupe revendique une croissance accélérée de la clientèle, notamment commerciale. Le géant alimentaire Nestlé ou la compagnie aérienne Swiss ont signé des contrats avec le groupe zurichois. «Nous croyons que la stabilisation dans ce domaine va se poursuivre en 2018», a assuré devant la presse M. Swantee.

STRATÉGIE SOLITAIRE

Dans le segment mobile, le nombre d’abonnés («postpaid») s’est étoffé de 7,3%. Pour les offres prépayées, l’érosion s’est poursuivie avec une contraction de 10,2%.

L’évolution demeure favorable sur le réseau fixe, plus particulièrement pour les offres télévisées, dont le nombre de clients a grossi d’un tiers à 163’000. Les packs internet suivent également une courbe favorable (+13,6%), supérieure à celle des offres voix aux particuliers (+5,8%).

Pour 2018, le groupe prévoit de dégager un Ebitda ajusté compris entre 580 millions et 595 millions de francs et un chiffre d’affaires entre 1,83 million et 1,87 million. L’Ebitda ajusté tient compte des frais supplémentaires de service de réseau.

Questionné sur les rumeurs qui font de Sunrise une cible d’acquisition par Liberty Global, propriétaire d’UPC Suisse, M. Swantee a botté en touche. «Sur le principe, nous ne commentons aucune rumeur ou spéculation», a-t-il tranché, avant de préciser que le groupe poursuit toujours une «stratégie solitaire».

Le groupe de télécommunication a par ailleurs annoncé un contrat d’accès à long terme avec Swiss Fibre Net, Industrielle Werke Basel et Services Industriels de Genève. Ces accords permettront à Sunrise d’avoir accès à un certain nombre de lignes en fibre optique. La société compte y investir 56 millions de francs cette année et prévoit une amélioration de la marge brute entre 1% et 5%, selon le communiqué.

Au-delà des chiffres conformes aux attentes, les analystes commentent notamment ce nouveau contrat de fibre optique. Morgan Stanley souligne les coûts liés et prédit un impact négatif sur le dividende.

La copie rendue par l’opérateur zurichois a été boudée par les investisseurs. La nominative Sunrise a reculé de 0,3% à 89,40 francs, alors que le marché dans son ensemble (SPI) a chuté de 1,34%.