La finance durable constitue un marché d’avenir important pour les banques. La demande de produits durables augmente. Afin de renforcer la compétitivité de la Suisse sur ce marché, l’ASB inscrit six points à son agenda.
- Dans le cadre de sa conférence de presse annuelle, qui se tient désormais au printemps et indépendamment de la Journée des banquiers, l’Association suisse des banquiers (ASB) met aujourd’hui en lumière une place financière suisse solide, sur laquelle les banques évoluent favorablement.
- L’économie mondiale a devant elle des temps difficiles, marqués par de fortes tendances inflationnistes et par les conséquences de la guerre en Ukraine. Les banques sont résilientes et elles appliquent l’ensemble les règles et mesures nationales et internationales en vigueur, y compris les mesures de sanction.
- La finance durable constitue un marché d’avenir important pour les banques. La demande de produits durables augmente. Afin de renforcer la compétitivité de la Suisse sur ce marché, l’ASB inscrit six points à son agenda. Grâce à des autorégulations adaptées conjuguées à d’autres mesures, les banques entendent apporter une contribution efficace et concrète à la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris sur le climat, tout en posant les bases d’un regain de croissance.
L’économie mondiale a devant elle des temps difficiles, marqués par un tournant en matière de taux d’intérêt, par des tendances inflationnistes et par les conséquences de la guerre que la Russie mène en Ukraine. La Suisse, dont la place financière affiche sa vocation internationale, est directement concernée. Ses banques font preuve toutefois d’une grande stabilité et elles appliquent l’ensemble des règles et des mesures nationales et internationales en vigueur. «Les banques en Suisse appliquent rigoureusement les mesures de sanction nationales et internationales. Elles investissent aussi depuis de nombreuses années dans la compliance», souligne Marcel Rohner, Président de l’ASB. L’ASB soutient le renforcement continu des mesures de compliance, mais aussi du dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent. Selon elle, il importe de préserver durablement la bonne réputation et l’intégrité des banques et de la place financière suisse, sur le territoire national comme à l’étranger. Une protection efficace contre les cyberrisques est cruciale à cet égard. En concertation avec les autorités et les autres acteurs de la branche, l’ASB s’efforce d’améliorer la cyberrésilience sur le marché financier. L’objectif est de structurer la coopération entre les établissements financiers et les autorités, afin de renforcer la prévention et d’assurer une gestion efficace des crises.
La place financière suisse entend être leader en matière de finance durable. L’ASB va de l’avant en mettant en œuvre un plan de mesures concret:
- Autorégulations libres: grâce à de nouvelles autorégulations, l’ASB vise à définir une norme minimale pour ses membres et à assurer une excellente qualité de conseil, de manière à renforcer la compétitivité et la crédibilité en la matière. Concrètement, l’ASB formule à l’intention de ses membres des prescriptions contraignantes concernant les processus de conseil en placement et en financement. S’agissant de la durabilité des produits financiers, l’ASB reprend à son compte les règles de transparence contraignantes définies par l’Asset Management Association Switzerland (AMAS) pour ses membres.
- Initiatives «zéro émission nette»: l’ASB considère que les initiatives «zéro émission nette» sont des instruments efficaces pour atteindre les objectifs climatiques à l’horizon 2050. L’ASB recommande à ses membres d’adhérer aux alliances internationales «zéro émission nette» ainsi qu’aux initiatives concernant le développement durable dans le secteur bancaire. L’ASB a sollicité le statut de supporter dans le cadre de la Net-Zero Banking Alliance.
- Formation: L’ASB et les banques intègrent systématiquement les compétences ESG dans la formation initiale et continue. L’ASB se fixe pour objectif que toutes les conseillères et tous les conseillers à la clientèle disposent de connaissances adéquates en matière de développement durable et en fassent usage dans le processus de conseil.
«A l’heure actuelle, les banques en Suisse sont stables et enregistrent une évolution favorable. Après les travaux de «nettoyage» qui ont suivi la crise financière, après la mise en place de grands projets réglementaires, l’heure est à la croissance pour le secteur bancaire. Pour que cette croissance soit durable, il faut des conditions-cadres attrayantes», affirme Marcel Rohner, Président de l’ASB. Il ajoute: «Par nos initiatives, nous souhaitons contribuer à ce qu’une concurrence intense et un environnement propice favorisent l’esprit d’entreprise et l’innovation. C’est ce qui a fait la force de la Suisse et c’est dans cette continuité que nous voulons nous inscrire.» Concrètement, dans le cadre de la conférence de presse annuelle 2022, Marcel Rohner cite quatre piliers majeurs de croissance: l’intensité concurrentielle, la compétitivité internationale, la résilience et le cadre politique. Ces quatre piliers sont au cœur des travaux de l’ASB, qui prône des objectifs clairs dans ces domaines et défend les revendications concrètes de la branche envers le grand public, les milieux politiques et les autorités.
Même après la votation sur la suppression du droit de timbre d’émission en février 2022, la politique fiscale et spécifiquement la réforme de l’impôt anticipé restent en tête des priorités. «La Suisse compte nombre d’entreprises florissantes, dont beaucoup jouent en première ligue à l’échelon international. Mais ces entreprises ont aujourd’hui le plus grand mal à se financer sur le marché suisse des capitaux, ce qui les amène à se tourner vers l’étranger. Que les entreprises suisses puissent se financer en Suisse, ce serait bien plus intelligent», relève Jörg Gasser, CEO de l’ASB, avant de conclure: «C’est la raison pour laquelle la réforme de l’impôt anticipé est nécessaire. Si la Suisse élimine ses handicaps fiscaux, elle ne fera plus cadeau de son potentiel d’affaires à l’étranger, elle l’exploitera elle-même.»