Passage de flambeau à la Présidence de l’ASB: Herbert J. Scheidt transmet ses fonctions à Marcel Rohner (photo).
- Lors de sa conférence de presse annuelle, l’Association suisse des banquiers (ASB) reviendra sur cinq champs d’action qu’elle a identifiés à la lumière des travaux menés ces dernières années et qui jouent un rôle important pour assurer la pérennité de la place financière suisse: l’économie des données, la cybersécurité, le développement durable, la réglementation et l’accès au marché. Ces champs d’action sont déterminants pour la croissance et la prospérité du secteur bancaire comme du pays tout entier.
- L’économie des données est désormais un facteur clé de succès pour les banques suisses, elle est également décisive pour le développement de services financiers numérisés et de modèles d’affaires innovants.
- La protection efficace contre les cyberrisques est un facteur essentiel de compétitivité et de réputation pour la place financière.
- La place financière suisse entend être leader en matière de services financiers durables et, à cet effet, elle a d’excellents atouts en main.
- Une réglementation mesurée renforce la sécurité, la stabilité et la compétitivité de la place financière.
- En tant que secteur exportateur, le secteur bancaire a besoin d’un meilleur accès au marché pour pouvoir exploiter pleinement son potentiel. Il faut également un plan clair du Conseil fédéral quant à l’avenir des relations avec l’UE.
- Le 17 septembre, Marcel Rohner prendra la succession de Herbert J. Scheidt à la Présidence de l’ASB. Le changement est également à l’ordre du jour au Conseil d’administration, où siègeront désormais Renaud de Planta, Thomas Gottstein, Jürg Staub, Zeno Staub et Bruno Thürig.
A la lumière de ses travaux des cinq dernières années, l’ASB a identifié cinq champs d’action pour assurer la pérennité de la place financière suisse. Comme l’expliquera le Président sortant, Herbert J. Scheidt, lors de la conférence de presse de ce jour, «l’avenir de la place financière dépend essentiellement de sa compétitivité. L’économie des données, la cybersécurité, le développement durable, une réglementation mesurée ainsi qu’un meilleur accès au marché demeurent les facteurs clés à cet égard. Ils sont déterminants pour la croissance et la prospérité du secteur bancaire comme de notre pays tout entier.»
- L’économie des données est un facteur de succès pour le secteur financier. Il s’agit d’assurer une gestion responsable des données et de les utiliser de manière ciblée pour générer de la valeur ajoutée en faveur des clientes et des clients. Selon l’ASB, il est essentiel que les données confiées aux banques soient protégées et que ses membres puissent bénéficier des opportunités inhérentes aux dernières évolutions technologiques avec le moins de restrictions possible. Dans ce contexte, et pour faire suite à l’adoption de la nouvelle loi sur la protection des données, l’ASB a publié en mai 2021 un guide relatif à la gestion des données dans les activités bancaires courantes. Celui-ci propose des lignes directrices aux banques. L’échange de données est fondamental pour développer non seulement des produits et des services numérisés et personnalisés, mais aussi des modèles d’affaires innovants. A cet égard, l’open banking et la collaboration avec les entreprises Fintech sont deux domaines porteurs pour le secteur financier suisse.
- La protection efficace contre les cyberrisques est un facteur essentiel de compétitivité et de réputation pour la place financière. Les banques suisses travaillent activement à leur propre cybersécurité depuis des années et elles investissent des sommes considérables dans ce domaine. En matière de cybersécurité, il est particulièrement important de créer des dispositifs de protection coordonnés. Aussi l’ASB travaille-t-elle avec les autorités à la mise en place d’un Centre de compétences commun pour la cybersécurité.
- Le développement durable demeure une priorité absolue. La place financière suisse entend être leader en matière de services financiers durables. De par son histoire et les compétences dont elle dispose, elle a d’excellents atouts en main pour cela. Le volume important des placements durables est là pour en témoigner: il a plus que décuplé en Suisse sur les cinq dernières années, passant de 140 milliards de francs en 2015 à plus de 1520 milliards de francs en 2020. Dans le même temps, les établissements de crédit sont tenus de cofinancer la transition de l’économie vers la neutralité climatique. Réussir cette transition est une exigence pour le secteur bancaire, pour l’économie réelle et pour la société.
- L’objectif de la réglementation doit être de préserver et renforcer non seulement la stabilité, la solidité et la sécurité de la place financière, mais aussi sa compétitivité, de telle sorte que la prospérité et le dynamisme du secteur financier bénéficient à l’économie nationale toute entière. Deux priorités focalisent actuellement l’attention: d’une part, la mise en œuvre proportionnée de Bâle III et, d’autre part, le dialogue avec les autorités sur l’impôt minimum mondial afin de préserver l’attrait fiscal de la place suisse.
- Le secteur bancaire, qui est en Suisse le troisième secteur exportateur par ordre d’importance, entend exploiter pleinement son potentiel. A cet effet, il est indispensable d’améliorer l’accès aux marchés des Etats importants. Il faut également un plan clair du Conseil fédéral quant à l’avenir des relations avec l’UE. Le dialogue avec cette dernière doit devenir plus intense et plus concret.
Dans son analyse rétrospective et prospective, Jörg Gasser, CEO de l’ASB, reviendra sur trois réussites exemplaires qui préparent l’avenir de la place financière suisse. Selon lui, «deux révisions législatives ont permis d’avancer de manière significative. La loi révisée sur le blanchiment d’argent, à la fois moderne et adaptée à son époque, ainsi que sa mise en œuvre rapide et globale par les banques suisses, contribueront à rendre la place financière encore plus intègre. Quant à la révision de la loi sur les banques, elle renforce la protection des déposants, qui a déjà démontré son efficacité. En matière fiscale, des pas importants ont été franchis concernant la réforme de l’impôt anticipé et la suppression des droits de timbre, ce qui m’a particulièrement réjoui. Il s’agit là d’un dossier primordial pour la compétitivité de notre place financière.»
Dans le cadre de la Journée des banquiers 2021 et après cinq ans de mandat, Herbert J. Scheidt transmettra la présidence de l’ASB à Marcel Rohner. Marcel Rohner est membre du Comité du Conseil d’administration de l’ASB depuis 2018 et Vice-Président du Conseil d’administration de l’Union Bancaire Privée (UBP) depuis 2016. Jusqu’à récemment, il était aussi Président de l’Association de Banques Suisses de Gestion (ABG). Entre 2002 et 2009, il a exercé diverses fonctions au sein d’UBS SA, dont en dernier lieu celle de CEO.
Le changement est également à l’ordre du jour au Conseil d’administration de l’ASB, où siègeront désormais les personnalités suivantes: Renaud de Planta, associé senior du groupe Pictet, Thomas Gottstein, CEO de Credit Suisse Group SA, Jürg Staub, associé à responsabilité illimitée et membre de la Direction de Reichmuth & Co Banquiers Privés, Zeno Staub, CEO de Vontobel Holding SA et de Banque Vontobel SA, et Bruno Thürig, CEO de la Banque cantonale d’Obwald et Président élu de l’Union des Banques Cantonales Suisses (UBCS).
La Journée des banquiers 2021 est consacrée à «la banque du futur». L’ASB accueillera le Conseiller fédéral Ueli Maurer, chef du Département fédéral des finances (DFF). Marlene Amstad, Présidente de la FINMA, fera un exposé sur l’avenir de la surveillance des marchés financiers et Brett King, expert en futurologie financière, s’exprimera sur la banque 4.0. En dernier lieu, Mark Dittli, directeur et rédacteur en chef de The Market, animera une table ronde sur l’avenir de la place financière en présence de Kristine Braden, Managing Director de Citi Europe et CEO CGME, Jörg Gasser, CEO de l’ASB, Christian Mumenthaler, CEO de Swiss Re, et Axel Weber, Président du Conseil d’administration d’UBS. La Journée des banquiers est un des temps forts de l’année bancaire en Suisse. Quelque 600 participant.e.s sont attendu.e.s.
En raison de la situation épidémiologique et comme l’année dernière, il a été décidé que l’Assemblée générale de l’ASB se tiendrait sans participation physique des membres. Le vote par écrit sur tous les points à l’ordre du jour a eu lieu avant la Journée des banquiers.