Le spécialiste genevois de la certification et de l’inspection SGS a bouclé les six premiers mois de 2024 sur un chiffre d’affaires en hausse, mais un bénéfice net en baisse. Pour l’ensemble de l’année, la direction maintient ses prévisions et se dit confiante pour la poursuite de sa stratégie à l’horizon 2027.
Entre janvier et juin, les recettes ont augmenté de 1,6% sur un an à 3,33 milliards de francs. La croissance organique est de 8,0%, indique un communiqué paru mercredi. La plus grosse contribution est imputable à l’activité de tests et d’inspections à hauteur de 2,9 milliards, dont 982 millions proviennent du marché européen, suivi de près par la région Asie-Pacifique avec 280 millions.
L’excédent opérationnel (Ebit) ajusté a atteint 471 millions, 1,9% de plus qu’au premier semestre 2023, tandis que la marge afférente est restée stable à 14,1%. Le bénéfice net attribuable aux actionnaires s’est par contre replié à 267 millions, contre 272 millions précédemment.
Les résultats ont dépassé les attentes du consensus de l’agence AWP. Les analystes consultés prévoyaient un chiffre d’affaires de 3,3 milliards, un Ebit ajusté de 458 millions, une croissance organique de 6,8% et un profit net à 264 millions.
L’entreprise genevoise a aussi enregistré les premiers résultats de son programme de réduction des coûts de 100 millions, lui permettant de maintenir sa rentabilité dans un environnement de taux monétaire difficile.
Prise de vitesse
«Nous sommes très satisfaits des résultats enregistrés ce début d’année. Nous nous dirigeons à grande vitesse vers notre stratégie 2027», a expliqué Géraldine Picaud, directrice générale depuis fin mars, en conférence téléphonique. La croissance organique a été alimentée à parts égales par les volumes et les prix.
Revenant sur la performance à mi-parcours, la directrice générale a souligné l’apport du marché chinois et celui d’outre-Atlantique. «Les Etats-Unis et l’Asie-Pacifique sont deux grands contributeurs, notamment la Chine qui porte bien son nom d’usine du monde», souligne-t-elle.
Concernant les possibles répercussions des élections présidentielles américaines qui s’approchent, Mme Picaud ne se dit pas inquiétée «peu importe le prochain élu». «Nous avions pu bénéficier des infrastructures post-Covid mises en place par l’administration Biden», rappelle-t-elle.
Pour 2024, la direction réaffirme ses prévisions de croissance, à savoir une amélioration de la marge Ebit ajusté et une croissance organique attendue entre 5 et 9%. «Les charges de restructuration seront à peu près identiques au deuxième semestre», note la direction en conférence d’analystes.
SGS dit rester concentrée sur l’exécution de la «Stratégie 2027». De futures acquisitions dans des domaines complémentaires ont été annoncé par la direction sans les détailler. «Il existe un gros potentiel pour les tests de polluants éternels (PFAS) en Europe et aux Etats-Unis.» Le segment Business Assurance, devrait connaitre à nouveau de fort taux de croissance en 2025. La division Crop Science sera conservée, a assuré Mme Picaud.
L’expert de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) Daniel Bürki dit s’attendre au second semestre à voir les effets positifs des synergies opérées sur les six premiers mois de l’année. Aussi, «l’évolution des devises continue de peser sur la rentabilité en 2024, mais l’effet devrait s’atténuer en deuxième partie d’exercice».
«SGS a réalisé un solide premier semestre sous la nouvelle équipe de direction, avec une forte croissance organique et des marges stables», souligne Michael Foeth de Vontobel, qui affine vers le haut ses estimations pour le résultat d’exploitation de 2-4% pour l’exercice 2024/25.
A la Bourse suisse, le titre SGS a affiché une solide performance tout au long de la séance. Il a clôturé sur un bond de 10,4% à 92,10 francs, alors que l’indice vedette SMI a fini en repli de 0,62%.