Sans aucun élément de soutien, le yen continue à souffrir

AWP

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Peu avant 20h, le dollar gagnait 0,93% face à la monnaie nippone, à 122,28 yens. Plus tôt, le yen était descendu jusqu’à 122,41 yens pour un dollar, pour la première fois depuis mi-décembre 2015.

Le yen a continué à se replier jeudi face aux principales devises, enfoncé par sa politique monétaire en décalage avec celle des autres grandes banques centrales et par la dépendance du Japon aux importations de matières premières.

Vers 18H55 GMT, le billet vert gagnait 0,93% face à la monnaie nippone, à 122,28 yens. Plus tôt, le yen était descendu jusqu’à 122,41 yens pour un dollar, pour la première fois depuis mi-décembre 2015, soit six ans et demi.

«Le dollar bénéficie d’une appréciation face au yen car le Japon est à la traîne pour remonter ses taux», a commenté, dans une note, Joe Manimbo, de Western Union.

La Banque du Japon (BoJ) a maintenu, la semaine dernière, son taux d’intérêt négatif de -0,1% et indiqué qu’elle poursuivrait ses achats d’obligations d’Etat japonaises, autre indicateur d’une politique monétaire ultra-accommodante.

Mais la ligne monétaire de l’archipel n’est pas la seule raison à ce positionnement défavorable face aux autres grandes monnaies du monde.

«Le yen souffre en grande partie d’une structure très négative de ses échanges, car il importe quasiment toutes ses matières premières», a expliqué Mazen Issa, analyste de TD Securities.

Le Japon est notamment le quatrième importateur de pétrole et le deuxième pour le gaz naturel, alors qu’il n’est que le onzième pays le plus peuplé du monde.

Dans le contexte actuel de flambée des cours des matières premières et de durcissement monétaire généralisé, «il n’y a rien qu’on puisse aimer dans le yen», martèle Mazen Issa. C’est une devise «qui n’a pas d’ami».

A l’autre bout du spectre, des devises comme le dollar canadien ou le dollar australien profitent d’économies riches en matières premières.

Jeudi, l’Aussie (surnom du dollar australien) et le Loonie (dollar canadien) ont ainsi poursuivi leur avancée face au yen, mais aussi face à la plupart des grandes monnaies, notamment le dollar américain.

Le dollar australien a ainsi atteint son plus haut niveau face au billet vert depuis début novembre, tandis que le dollar canadien a lui touché un sommet de cinq mois face au «greenback» (surnom du dollar américain).

Considérées comme des devises plus volatiles, Aussie et Loonie bénéficient aussi d’un regain d’appétit pour le risque, selon Mazen Issa.

Quant à l’euro, il se stabilisait face au dollar américain, après des semaines de violents soubresauts. TD Securities prévoit de le voir évoluer dans des marges assez resserrées, entre 1,08 et 1,12 dollar, «dans les prochaines semaines», selon Mazen Issa.

«Le marché ne considère plus la guerre (en Ukraine) comme une nouveauté», a-t-il justifié. «Il y a un peu plus de calme sur ce front-là. Mais il est clair que la situation peut changer rapidement».

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