L’an dernier, les dividendes distribués par les entreprises britanniques ont frôlé les 100 milliards de livres, en hausse de 5,1%.
Les dividendes versés au Royaume-Uni ont tutoyé les 100 milliards de livres en 2018, un nouveau record établi malgré des effets de change négatifs et le ralentissement de la croissance britannique.
L’an dernier, les dividendes distribués par les entreprises britanniques ont grimpé à 99,8 milliards de livres (113 milliards d’euros), soit une hausse de 5,1% sur un an, indique lundi une étude de la société de conseil Link Asset Services.
Les dividendes avaient progressé bien plus en 2016 (+7,1%) et en 2017 (+10,8%).
La hausse de 2018 est due selon l’étude à la combinaison d’une hausse des bénéfices et de dividendes exceptionnels plus élevés que prévu, tandis que le recul de la livre au second semestre, en raison des incertitudes autour du Brexit, a limité un peu l’effet négatif des changes.
Ces derniers ont amputé le montant total des dividendes de 1,3 milliard de livres sur l’année, principalement en raison de la hausse de la livre au premier semestre.
Quelque 40% des dividendes versés au Royaume-Uni le sont en dollar, si bien que quand la devise britannique augmente, leur montant calculé en livres baisse mécaniquement.
La quasi-totalité des secteurs d’activité ont fait preuve de davantage de générosité envers leurs actionnaires.
La hausse des montants versés est alimentée par le secteur minier ou encore les banques avec la reprise du versement d’un dividende par la banque RBS après dix ans de vache maigre. Le cigarettier British American Tobacco a également contribué à la bonne tenue des dividendes avec un montant en hausse à la suite du rachat de l’américain Reynolds.
Le géant pétrolier Royal Dutch Shell est l’entreprise ayant versé le plus de dividende, devant la banque HSBC et le pétrolier BP.
La hausse des dividendes est intervenue malgré des performances boursières en berne l’an dernier, comme en témoigne une chute de 12,5% de l’indice vedette FTSE-100 des principales valeurs de la place londonienne.
«2018 a été une très bonne année pour les dividendes mais une très mauvaise pour les actions», note Justin Copper, un responsable de Link Asset Services.
«Les dividendes sont moins erratiques que les profits, mais on peut s’attendre à ce qu’ils baissent si l’économie pique du nez», rappelle-t-il, ce qui le conduit à des perspectives prudentes pour 2019.
Il s’attend à ce que le montant des dividendes dépasse le niveau de 100 milliards de livres, à 104,1 milliards, mais avec une progression ralentie, de 4,2%.
L’étude de Link Asset Services analyse les dividendes versés chaque trimestre par l’ensemble des entreprises britanniques cotées sur le marché londonien.