Royaume-Uni: l’activité accélère sur fond d’emprunt public record

AWP

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L’indice PMI composite flash a bondi à 60,0 points en avril contre 56,4 en mars, «la plus rapide croissance du secteur privé depuis fin 2013», selon le cabinet IHS Markit.

L’activité a accéléré en avril au Royaume-Uni à la faveur des mesures de déconfinement accompagnées d’une campagne de vaccination rapide et de mesures de soutien gouvernementales. Celles-ci ont fait grimper l’emprunt du secteur public au plus haut depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.

L’indice PMI composite flash, indicateur avancé d’activité, a bondi à 60,0 points en avril contre 56,4 en mars, «la plus rapide croissance du secteur privé depuis fin 2013» après un ralentissement début 2021 à cause du retour au confinement strict dans le pays, note le cabinet IHS Markit. «Pour la première fois depuis le début de la pandémie l’activité des services a dépassé celle du secteur manufacturier», à la faveur des mesures de déconfinement depuis début mars, note Markit.

Dès mars, les ventes au détail avaient poursuivi un rebond amorcé le mois précédent avec une hausse de 5,4% sur un mois, les Britanniques ayant acheté de nouvelles tenues en vue de la levée des restrictions sanitaires, a indiqué vendredi l’Office national des statistiques (ONS).

Les écoles ont réouvert le 8 mars suivi de l’autorisation de se réunir à six en extérieur fin du mois dernier puis réouverture des commerces non essentiels et des restaurants ou bars en extérieur le 12 avril. Il faudra attendre fin juin au moins pour la levée totale des restrictions.

«Si une croissance de 17,5% sur un mois dans l’habillement», l’un des secteurs dont les ventes se sont effondrées à cause de la pandémie, «est substantielle, le volume des ventes de vêtements reste 41,5% inférieur à février 2020», avant le plein choc de la pandémie, précise l’ONS.

Les pépiniéristes et fleuristes ont aussi fait partie des secteurs qui ont vu leurs ventes progresser en mars, la passion des Britanniques pour le jardinage s’étant encore accentuée pendant des mois de confinements. Enfin, la levée de l’interdiction de se déplacer s’est aussi traduite par un rebond des ventes de carburant, poursuit l’ONS.

«Sortir à nouveau»

«Après des mois à se languir en jogging les consommateurs ont cherché de nouvelles tenues avec la perspective de sortir à nouveau», a commenté Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Landsdown. Les personnes âgées ont aussi beaucoup dépensé en équipements de mobilité, «le programme de vaccination leur ayant donné la confiance pour s’aventurer hors de chez eux», ajoute-t-elle.

Parallèlement, l’emprunt du secteur public s’est élevé à 303,1 milliards lors de l’année fiscale achevée en mars au Royaume-Uni, en raison d’aides massives du gouvernement pour amortir le choc de la pandémie. Un record depuis la fin de la deuxième guerre mondiale quand ces données ont commencé à être enregistrées, et un montant qui représente 14,5% du produit intérieur brut, la part la plus élevée depuis mars 1946.

C’est 246 milliards de livres de plus qu’un an auparavant, précise l’ONS, mais 24,3 milliards de moins que ne le prévoyait l’organisme public de prévisions budgétaires OBR.

Par ailleurs les recettes fiscales du gouvernement britannique ont atteint 523,6 milliards de livres pour l’année terminée en mars, 34,2 milliards de livres de moins que lors de l’exercice précédent «à cause de chute notable dans des taxes liées à la production comme la TVA, la taxe sur les bâtiments commerciaux ou celle sur le carburant», détaille l’ONS.

Le Royaume-Uni est l’un des pays les plus durement touchés par la pandémie de coronavirus avec au moins 127’327 morts.

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