Rome adopte un ensemble de mesures pour relancer la croissance

AWP

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La coalition populiste au pouvoir à Rome a adopté un ensemble de mesures, notamment des déductions fiscales à destination des entreprises.

La coalition populiste au pouvoir à Rome a adopté un ensemble de mesures, notamment des déductions fiscales à destination des entreprises, afin de tenter de relancer la croissance exsangue de la péninsule.

L’Italie est entrée en récession au second semestre 2018 et les experts ne sont guère optimistes pour cette année, les pronostics oscillant entre la poursuite de la récession ou une très faible hausse du PIB (Produit intérieur brut).

Pour essayer de contrecarrer cette tendance, liée notamment au ralentissement de l’économie européenne, en particulier allemande, le gouvernement italien formé de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) a adopté dans la nuit un «décret-loi croissance», que le ministère des Finances a détaillé mercredi.

Le gouvernement va allouer à ces mesures un total de 1,9 milliard d’euros sur trois ans: un milliard en 2019 puis 450 millions les deux années suivantes.

Le décret prévoit la poursuite jusque fin 2019 d’importantes déductions fiscales pour les entreprises investissant dans des machines ou de l’immobilier, et une baisse des impôts sur les sociétés, afin là aussi de favoriser les investissements, en berne dans le pays.

La coalition entend aussi relancer les investissements publics, avec un budget de 500 millions d’euros alloué aux communes italiennes pour financer des travaux visant à favoriser les économies d’énergie ou la mise en sécurité des édifices publics, en particulier dans les zones sismiques.

Avec ce décret, «nous donnons une forte impulsion à la reprise économique du pays, avec des mesures concrètes de soutien aux entreprises et aux investissements», a commenté le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, sur Facebook.

Parmi les autres mesures, le décret prévoit la poursuite des aides à l’achat d’une première maison, des incitations financières pour pousser les jeunes diplômés à rentrer en Italie ou encore un système d’indemnisation des petits actionnaires et détenteurs d’obligations ayant été floués par la faillite de leurs banques.

Il vise par ailleurs à protéger les grandes marques historiques italiennes, en établissant que la marque est directement liée au site de production: si la production est délocalisée, l’entreprise en perd ainsi la propriété.

Une première version du décret avait été validée début avril, mais de nouvelles discussions ont dû avoir lieu avant son adoption définitive la nuit passée.

Comme régulièrement au sein de la coalition, de vives tensions ont eu lieu entre la Ligue et le M5S, cette fois au sujet de «Salva Roma», une mesure visant à modifier le système de gestion de l’énorme dette de la ville de Rome accumulée depuis 2008, afin de réduire les intérêts qu’elle doit verser, ceci via une gestion directe du ministère des Finances avec les banques.

Cette demande était portée par le M5S, qui dirige la capitale, mais le leader de la Ligue, Matteo Salvini, s’y est opposé, fustigeant la mauvaise gestion de la capitale par l’édile Virginia Raggi.

Le décret ne prévoit plus ce dispositif, mais la question et celle des autres villes en difficulté financière seront soumises au Parlement.