Les recettes sont en repli dans toutes les régions, toutes les branches et toutes les chaînes de distribution. L'action clôture en baisse de 4,6%.
Richemont a vu ses recettes fondre au premier trimestre de son exercice décalé 2020/21, passant sous la barre des deux milliards d’euros. Comme le reste du secteur du luxe, la société genevoise est frappée de plein fouet par les effets de la pandémie de coronavirus.
Entre avril et juin, les ventes ont chuté de 47% en rythme annuel à 1,99 milliard d’euros. Les recettes accusent un repli à deux chiffres dans toutes les régions, toutes les branches et tous les canaux de distribution, précise le groupe dans un communiqué de presse publié jeudi.
La région Asie-Pacifique est celle qui a le mieux résisté avec un déclin de seulement 29% à 1,01 milliard d’euros, essentiellement à la faveur de la reprise en Chine où les ventes ont bondi de près de moitié en rythme annuel.
Le Japon et la région Amériques sont, elles, les deux zones géographiques les plus impactées, avec des baisses respectives à taux de change constants de 64% et 61% des ventes.
Malgré la fermeture des magasins, même les ventes en ligne ont chuté de 42% à 356 millions en raison de la fermeture temporaire des centres de distribution et d’une concurrence forte sur les prix.
Richemont souligne tout de même l’avancée de ses propres activités de e-commerce, distributeurs en ligne exceptés, dont la part dans le chiffre d’affaires total est passée à 8% contre 2% pour la même période un an plus tôt.
La joaillerie, qui représente plus de la moitié des recettes du groupe, a dégringolé de 41% à 1,08 milliard d’euros. Les ventes de montres ont également chuté de 56% à 359 millions.
La copie rendue par Richemont est ainsi légèrement inférieure à la moyenne des projections formulées par les analystes du consensus AWP, qui tablaient sur des recettes de 2,16 milliards d’euros. Seul le secteur de la joaillerie a dépassé de peu les 1,03 milliard attendus.
Credit Suisse souligne le rebond des recettes en Chine de 47% et indique qu’il s’agit d’une meilleure performance que les autres grands noms du luxe dans l’Empire du Milieu. La banque indique cependant que cette hausse a été entachée par les performances décevantes des marques de prêt-à-porter du groupe.
Même remarque pour Bernstein, qui estime que l’appétit chinois pour les marques du groupe est rassurant. La société d’investissement américaine déclare cependant que les investisseurs seront très sensibles aux perspectives du groupe concernant l’évolution de ses recettes suite à la réouverture des magasins.
Enfin Vontobel met lui l’accent sur la résilience des ventes en ligne, dont le repli n’a été que de 22%, en excluant les distributeurs, alors que leur part au chiffre d’affaires du groupe a quadruplé pour s’établir à 8%, ce qui illustre l’avancée de Richemont à cet égard.
Sollicité par AWP, le groupe n’a pas souhaité avancer de perspectives pour le reste de l’année au vu des incertitudes causées par la pandémie dans le monde. Malgré la réouverture de la majorité des magasins au 30 juin, Richemont indique qu’il est encore trop tôt pour évaluer le niveau de la reprise.
Les résultats du commerce en ligne montrent leur résilience, a indiqué le géant du luxe, qui s’attend à ce que ce secteur prenne une place plus importante à l’avenir.
Selon Richemont, les difficultés actuelles n’ont pas engendré de plan social à ce jour et la priorité reste la même: protéger l’emploi.
L’impact de ces résultats s’est fait sentir en Bourse, où le titre Richemont a été malmené par les investisseurs.
A la Bourse, l’action Richemont a terminé en baisse de 4,6% à 61,38 francs, dans un SMI en recul de 0,25%.